Si vous allez sur le site de l’office de tourisme du Sultanat d’Oman, le pays est présenté comme « Le secret le mieux gardé d’Orient ». En effet, c’est un secret bien gardé. Car qui de nous a déjà entendu parler du championnat local ? Et qui de nous s’est intéressé aux clubs qui font le Sultanat ? Comme Tour du Monde aime bien voyager, nous allons aujourd’hui y faire un tour. Dans ce nouvel épisode de notre série Tour du Monde, nous allons donc partir au Sultanat d’Oman voir évoluer le Dhofar Club. Attachez vos ceintures, éteignez vos mégots, l’avion va bientôt décoller.

Al-Shaab ou Dhofar ?

Salalah est une ville portuaire du sud du Sultanat d’Oman. Ville de taille moyenne (190 000 habitants), elle a été capitale jusqu’en 1970. L’idée de fonder un club à Salalah a germé dans les années 1960. En effet, il y avait à l’époque de nombreuses parties amicales disputées dans la ville. Quand le club a réellement été fondé, le choix du nom a commencé à poser question. Les idées en vogue à l’époque étaient, pour ne citer que celles qui ont eu un véritable écho : « Al-Ahlia », « Al-Nahda », « Al-Arabi » ou encore « Al-Shoala ». Mais le nom finalement attribué au club fut « Al-Shaab ». Comme une manière de montrer son ancrage dans les cœurs, son nom signifiant « Le peuple ». Et en 1968, donc, le club a vu le jour.

C’est deux ans plus tard que le jeune club s’est associé avec le club voisin d’Al-Shoala, situé dans le quartier de Salalah nommé Dahariz. Le club a donc été recréé en en 1970. Le nom Dhofar fut alors adopté pour la première fois. Salim Al-Kathiri fut nommé premier président de l’histoire du club. Il gardera ce poste jusqu’à sa défection en 1975. Officiellement, cependant, l’histoire est légèrement différente.

Auprès de la fédération Omani de football, le club a été fondé le 20 mai 1972 et n’a été enregistré que le 26 juin 2002. Une incongruité due principalement au fait que le football n’aie pas été considéré dès le commencement comme un sport professionnel. Mais n’ayez crainte, aujourd’hui, le Dhofar Club est bien un club de foot professionnel ! Et même un club particulièrement respecté pour son histoire. Nous allons y venir.

Dhofar & succès

Le Dhofar est le club le plus titré de l’histoire de la Ligue Omanie de football. En effet, avec un total de neuf championnats et sept coupes, le Dhofar est considéré comme un géant. Géant qui en 1996 a atteint la finale de la coupe des clubs champions du golfe (perdue contre Al-Nassr, le club saoudien). D’ailleurs, comme le Real Madrid, le club n’a jamais connu la seconde division de son histoire. Et le club entretient aussi une des plus vives rivalités du pays. Avec son voisin d’Al-Nasr (avec un seul « s » ici), un des derbys les plus virulents se dispute. La principale source de fierté des supporters vient du fait que, alors que les principaux clubs arabes furent fondé aux alentours de l’entre-deux-guerres, le Dhofar a été classé 30ème meilleur club de l’histoire du monde arabe, avec 19 titres. Et ça, cela passe très mal à Al-Nasr (10 titres).

Le Dhofar fait partie, avec l’Al-Nasr, des club les plus respectés du pays. Mais lors des dernières saisons, les deux clubs ont eu des performances exécrables, aussi bien en championnat qu’en coupe du Sultan Qaboo. L’Al-Nasr a d’ailleurs été relégué lors de la saison 2010-2011. Cependant, il faut quand même signaler en l’honneur du Dhofar une finale de coupe perdue au tirs-aux-buts contre le Saham. Et en championnat, une deuxième place cette saison-là. Mais malgré des recrutements ambitieux, le club a dégringolé les saisons suivantes. En effet, ce fut une 4ème place en 2011, et une 12ème place en 2012. La saison 2011-2012 a malgré tout été sauvée par une coupe remportée. Le club de Badar Ali Said Al-Rowas espère rapidement retrouver le chemin des succès. C’est le roumain Grigore Sichitiu qui est actuellement entraîneur du club.

Dhofar, football, mais encore ?

La présentation que je vous fait actuellement occulte une part très importante de l’histoire du Dhofar. En effet, je ne me focalise que sur le football. Or, le club a de très bonnes équipes de hockey, volleyball, handball, basketball, badminton et squash. Toutes ces équipes s’entraînent au Salalah Sport Complex. Mais seul l’équipe de football évolue dans l’Al-Saada Stadium de 12 000 places, les autres devant se contenter des 8 000 places du complexe.

Comme l’équipe nationale d’Oman, le club se pare de rouge, avec des shorts blancs. Actuellement, le club est sponsorisé par Nike, après avoir longtemps été le jouet de Puma, Lotto et Grand Sport. Le sponsor maillot est Oasis Grace. Pourtant, bien que de nombreuses entreprises aient donné de l’argent au club au cours de l’histoire, le club n’a pas souvent eu de sponsor maillot. Sauf bien sur Sultan Qaboos Cup. Les principaux sponsors furent principalement le journal Al-Watan, l’assurance Dhofar, le café Al Makan et la banque de Mascate.

De bien belles données pour les coéquipiers du capitaine Hani Al-Dhabit. Avec 102 apparitions en équipe nationale depuis 1998, le milieu offensif de 37 ans est une légende locale. Depuis le début de sa carrière en 1996, le joueur formé au club a évolué 18 ans au club. En 2001, il avait notamment inscrit cinq buts lors d’un match avec la sélection (contre le Laos). Beaucoup de trajet depuis son tout premier but en sélection, le 16 juillet 1998, à Beyrouth, au Liban, contre la Syrie. C’est véritablement une légende locale, et son numéro 14 sur le maillot est aussi respecté que celui de Cruyff au Pays-Bas.

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