Deux fois par semaine, retrouvez votre digest de l’Euro 2020 sur demivolee.com. Au programme après la fin de la phase de groupes : le Danemark qui reprend rendez-vous avec l’histoire, les malheureux des penalties et un Euro sous le signe du sabotage.

L’événement : Danemark de fabrique

En un peu plus d’une semaine, les Danois sont passés de la peur à l’euphorie. Une semaine, c’est à peine moins que ce qui sépare les terribles images de l’arrêt cardiaque de Christian Eriksen à celles de la liesse qui étreint le Parken Stadium. Une semaine durant laquelle le football, et surtout le Danemark, aura encore fait des miracles. Malgré le traumatisme du drame, malgré la perte du leader technique, malgré la pression de l’UEFA à finir le match le même jour et le perdre logiquement, l’équipe danoise parvient à renverser la tendance et termine deuxième de son groupe. Vous comptiez vraiment enterrer une sélection qui a déjà gagné un Euro sans s’y être qualifié ?

Le plus beau, c’est que la perte du meilleur joueur n’a pas endommagé l’esprit de groupe ni la volonté de créer du jeu. Le plus dur, c’est que le Danemark a été très mal payé lors de ses deux défaites contre la Belgique et la Finlande. Malchance, barres transversales et ratés rivalisaient d’imagination pour torturer tout un pays. Kasper Hjulmand savait qu’il tenait la bonne formule pour son équipe dépourvue d’Eriksen. Il savait que ce 3-4-2-1 avec Mikkel Damsgaard en leader technique donnait d’ores et déjà une production satisfaisante, où plaisir, liberté et ambitions de jeu se côtoient dans un style très rafraichissant pour une sélection, probablement le plus beau de cet Euro. Toutefois, cela ne se concrétisait pas en vrais buts, ni en vrais points.

Qu’à cela ne tienne, Hjulmand conserve sa formule pour la réception de la Russie et cette finale de groupe qui s’annonce électrique. Avec une large victoire, les Danois se savent en bonne position pour toquer à la porte des meilleurs troisièmes. Si elle est combinée à une victoire logique de la Belgique dans le même temps, alors ils seront même deuxièmes. Bingo. Damsgaard ouvre le bal d’une frappe lointaine, hors du temps, et emporte le public avec lui. Il fera partie des révélations de cet Euro danois, ou de cet Euro, tout simplement, comme son compère Joakim Mæhle.

Si la réduction de l’écart par Artem Dzyuba sur pénalty à vingt minutes du terme a pu quelque peu tendre les esprits, le missile d’Andreas Christensen et la contre-attaque achevée par Mæhle douchent les espoirs russes et les tribunes danoises, de bière cette fois-ci. 4-1, une ambition offensive à tout instant, des temps forts submergeant la Russie et une qualification pour les huitièmes de finale. À soirée historique, foule hystérique.

Kasper Hjulmand peut célébrer ! (Crédits : Hannah McKay/AP)
Kasper Hjulmand peut célébrer ! (Crédits : Hannah McKay/AP)

Et par cette victoire et ce jeu déployé dès les matchs de poule, c’est tout le travail fédéral danois qu’il faut distinguer. Les clubs, les sélections espoirs et l’équipe nationale tiennent tous pour ambition un jeu de position bien plus éveillé et agréable que leurs voisins scandinaves. Résultats des courses : on se rend compte que le travail de fond d’une fédération crée des collectifs qui comprennent le même football et jouent parfaitement ensemble. En outre, une méthode de jeu permet aussi de compenser d’éventuels trous générationnels où les individualités ne sauraient porter une sélection. Et ça paie.

Le chiffre : Une histoire de penalties

Marquer un penalty, c’est tout un exercice. Un exercice qui ne sied pas vraiment à l’Espagne. Si la Roja peut repartir avec des satisfactions suite au 5-0 infligé à la Slovaquie, mercredi, après deux nuls insipides, il restera un domaine dans lequel elle n’aura pas crever l’abcès : les penalties. Le tir au but manqué par Álvaro Morata, qui aurait pu ouvrir le score en tout début de match, est le cinquième raté consécutif dans cet exercice en Euro pour la sélection espagnole. Depuis 1980, elle a d’ailleurs échoué à sept reprises en douze tentatives. Ce qui, précise Opta, représente le pire total par au moins cinq unités de plus que toute autre équipe.

Quelques heures plus tard, dans une orgie de penalties, c’était au tour d’Hugo Lloris de montrer qu’arrêter des penalties est aussi un exercice difficile. Le portier niçois a encaissé son quinzième penalty consécutif en sélection depuis octobre 2012. En ajoutant un exemplaire de Steve Mandanda, cela porte à seize la série en cours pour l’Équipe de France. En revanche, il est important de noter qu’il s’agit là d’un échantillon statistique malchanceux, puisque depuis ce dernier arrêt d’octobre 2012, Lloris a repoussé 18% des penalties auxquels il a fait face en club. C’est un peu en dessous de la moyenne, mais pas catastrophique.

Le but : Coup de sabotage

Nous avions le plus beau but de la compétition, voici désormais le plus comique. 18h30, alors que la Slovaquie tente de contenir les vagues rouges pour une place en huitièmes, son gardien, Martin Dúbravka, qui avait repoussé le penalty de Morata un quart d’heure auparavant, dégage un ballon flottant d’une superbe manchette… vers son propre but. À montrer dans toutes les écoles de volleyball. Pour être fair-play, on soupçonne surtout un vilain éblouissement pile au zénith de son saut.

Toujours est-il que c’est déjà le troisième but contre son camp d’un gardien dans cet Euro 2020. Et ce alors que ce n’était jamais arrivé dans tous les Euros précédents. En tout, huit « CSC » ont été inscrits sur cette compétition, alors que le record précédent sur une édition était de trois (France 2016) et que le meilleur buteur de la compétition, Cristiano Ronaldo, n’est « qu’à » cinq buts.

Le programme : Place aux éliminations directes

Samedi 26 juin

Pays de Galles – Danemark (18h, BeIN)
Italie – Autriche (21h, BeIN et M6)

Dimanche 27 juin

Pays-Bas – Tchéquie (18h, BeIN)
Belgique – Portugal (21h, BeIN et M6)

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"Le joueur de football est l'interprète privilégié des rêves et sentiments de milliers de personnes." César Luis Menotti.