A peine commencé, et c’est déjà fini. Pour le dernier épisode de sa première saison, la série Tour du Monde vous emmène dans un pays où elle n’est pas encore allée. Et ce pays, c’est la Jamaïque. Direction Montego Bay, pour partir à la rencontre du Montego Bay United.

Every time we went to Jamaïca

La Jamaïque est un pays assez attirant, surtout pour nous, occidentaux. Il y a plusieurs raisons à cela. D’abord, le fait que le pays ait engendré les plus grands artistes mondiaux du reggae. Bob Marley, Peter Tosh, Jacob Miller sont de purs produits de cette île des Caraïbes. Popularisant avec eux en Europe le mouvement Ras’Tafari. Et bien sûr, personne n’ignore certaines particularités de ce culte chrétien. Notamment la consommation de certaines substances, qui sont, pour beaucoup, intimement liées à la Jamaïque. Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas. Car Peter Tosh, l’auteur du « tube » Legalize It, avait été arrêté à de nombreuses reprises pour possession de stupéfiants. Mais l’esprit du Ras’Tafari n’est pas l’unique spiritualité de la Jamaïque. En réalité, il n’y a pas une grosse proportion dans la population de rastas : seulement 10%.

Pourtant, cela marque d’une manière indélébile la population. D’ailleurs, lorsque l’on voit des joueurs comme Jacomeno Barrett, l’on a envie de croire que tous les jamaïcains sont des rastas. Souvenez-vous de ce France-Jamaïque remporté 8-0 par les bleus : il était le malheureux gardien ! Et souvenez-vous des vannes qui lui avaient été adressées ! Eh bien, pourtant, ce gardien est l’un des plus fiables du championnat de Jamaïque : la Red Star Premier League. Et devinez dans quel club Jacomeno Barrett évolue ? Oui, au Montego Bay United, et ce depuis 2011. Formé au Joe Public, passé par le Sporting Central, le portier de 32 ans aux cinq sélections en équipe nationale est un des cadres du vestiaire du Montego Bay United. D’ailleurs, il y est numéro 1 et titulaire indiscutable depuis maintenant six saisons.

Montego Bay : 5 minutes d’arrêt

Puisque l’on parle du Montego Bay United, il faudrait peut-être s’intéresser à la ville en elle-même. La ville, située sur la côte nord et à l’ouest, compte un peu plus de 80 000 habitants. Comprenant le plus grand aéroport du pays, elle est une ville très touristique. Ses plages de sable blanc ont séduit plus d’un touriste. Mais surtout, la ville est connue pour la convention sur le droit de la mer. En effet, en 1982, c’est à Montego Bay que le plus important document régissant le contrôle des flots a été rédigé. Convention d’ailleurs non-ratifiée par les Etats-Unis, qui revendiquent malgré tout les avantages qui sont conférées par ce texte. Mais quand on est la première puissance au monde, beaucoup de choses sont plus faciles !

Le club, lui, n’a vu le jour qu’en 1972. Sous le nom de Beacon, un an avant la création du championnat, les premières infrastructures ont été mises en places. Le club recrutait au départ dans les rangs des universités afin de s’assurer un effectif à la fois conséquent et de qualité. Aujourd’hui, grâce à un relatif développement du football en Jamaïque, le club est doté de sections jeunes, qui lui fournissent une ossature suffisante. De plus, il est beaucoup fait appel à des joueurs évoluant jusqu’à présent en deuxième division afin de donner du sang frais. Il faudra attendre 1987 avant de voir le club remporter son premier championnat.

Un deuxième suivra en 1997, près de dix ans plus tard. Malgré un retard de vingt points, le club, à la suite d’une dernière ligne droite de folie, est parvenu à s’imposer sur le bout du fil. Un peu comme l’Olympique lyonnais l’avait fait au début de sa série. A la différence que six autres titres n’ont pas suivi à Montego Bay.

L’armoire remplie

Le club de Montego Bay a très récemment réussi à remplir à nouveau son armoire à trophée. En effet, en 2014 puis 2016, le club a été sacré champion de Jamaïque. Ce qui porte le totale à quatre titres en championnat. Auxquels on peut additionner dix coupes et deux SuperLeague (cette dernière étant une compétition internationale).  Racheté en 2011 par O. Powell, le club a aujourd’hui acquis le nom de Montego Bay United. Evoluant dans le WespoW Park de 7 000 places, et avec à leur tête le serbe Slaviša Božičić, le club de Montego Bay attire pas mal de spectateurs à chaque rencontres. Si le stade n’est pas plein à craquer à chaque match, il n’est pourtant pas rare de voir 4 ou 5 000 personnes se masser dans les tribunes du complexe moderne.

Les hommes du capitaine Jermaine Woozencroft sont en tout cas de solides prétendants au titre. Depuis leur remontée en 2008, ils figurent en effet quasiment à chaque reprise dans les clubs de tête du championnat. Bien illustrés par les talents du capitaine combatif, formé au club et qui a effectué ses débuts en pro en 2011. Si l’effectif est quasi-intégralement composé de Jamaïcains, il faut quand même citer deux noms. Celui du serbe Zvezdan Đorđilović ainsi que celui de Lesly St. Fleur. Ce dernier est un attaquant originaire des Bahamas. Il est international à la fois en sélection « normale » (6 buts en 12 sélections) et en beach-soccer. En ce dernier sport, il a marqué 32 fois en 6 capes. Il a marqué 47 fois en 80 apparitions.

Enfin, depuis 2011, le numéro 2 est retiré au Montego Bay United. C’est un hommage au défenseur Stephen Malcolm (1989-2001), décédé dans un accident de voiture après un match amical contre la Bulgarie à Kingston.

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