De la JS Suresnes à Montpellier, le parcours de l’enfant de Courcouronnes, observé par les plus grands clubs européens, impressionne. À 17 ans, Elye Wahi fonce vers le groupe professionnel héraultais, avec lequel il pourrait découvrir la Ligue 1 en 2020. Portrait.

Une ascension fulgurante

Né dans l’Essonne en 2003, Wahi grandit et découvre le football en région parisienne. Comme beaucoup de petits garçons de son âge, il signe sa première licence dès l’âge de 6 ans. C’est la JS Suresnes (par laquelle est notamment passé N’Golo Kanté) qui a le bonheur de pouvoir former le gamin entre 2009 et 2016. Mais le protégé de Piotr Wojtyna, son entraîneur à la JSS, attire les convoitises. À l’été 2016, tout juste âgé de 14 ans, il intègre le centre de formation du Stade Malherbe de Caen. Le tout jeune buteur fait déjà étalage de qualités techniques rares et d’une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne, et il est bien aidé par un gabarit imposant (1m78 avant ses 15 ans). Pour sa première saison en Normandie, Elye inscrit 89 buts pour les sélections U14 et U15 du club.

Carte d’identité

Nom : Sepe Elye Wahi

Date de naissance : 2 Janvier 2003 (17 ans)

Lieu de naissance : Courcouronnes (Essonne)

Nationalité(s) : Franco-ivoirien

Poste : Attaquant

Club actuel : Montpellier HSC

Sous contrat jusqu’au : 30 Juin 2022

« Elye Wahi est un diamant brut qui doit progresser sur le plan mental »

 Suivi très tôt par les recruteurs de grosses écuries européennes, c’est en septembre 2017 que le jeune franco-ivoirien va se révéler aux yeux du « grand public ». Surclassé en U17, il signe un doublé lors d’un match amical contre Paris. Si Caen s’incline lourdement 5 à 2, Elye Wahi impressionne. Rapide et agile malgré sa taille, son jeu dos au but fait des merveilles, tout autant que son sens du but. S’il doit encore apprendre à lâcher le cuir au bon moment, son potentiel est indéniable. Wojtyna ne tarit pas d’éloges sur son ancien protégé : « N’Golo était un énorme bosseur doté d’une grosse intelligence. Elye est un diamant brut qui doit progresser sur le plan mental. Ce môme a un don, j’espère seulement qu’il ne le gâchera pas car le chemin est long. »

« C’est un futur grand joueur »

 Mais le talent suffit-il à atteindre le haut niveau ? Le parcours du jeune francilien n’a pas toujours été simple. Début 2018, alors qu’il régale les fans normands du côté des catégories U15 puis U17 du club, Elye Wahi est expulsé du centre de formation suite à de gros problèmes de comportements dans son collège. Il est alors balloté de droite à gauche, entre des parents perdus et un entourage pas forcément sain, composé d’agents qui voient surtout la machine à billets que peut être la pépite. Le 5 juillet 2018, il signe un pré-contrat avec le club anglais de Southampton. Mais il ne peut rejoindre le sud de l’Angleterre avant ses 16 ans, en janvier 2019, et signe donc une licence pour un an avec le FC Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, le 13 Juillet.

Le deal passé entre les Saints et Montfermeil est simple : Elye évoluera une saison encore en France puis rejoindra l’Angleterre à l’été 2019, et le FCM recevra une compensation financière de 30 000 €. Tout le monde est content, comme l’explique Ahmed Hadef, président du petit club d’Île de France : « C’est un futur grand joueur. Notre objectif est de le mettre dans les meilleures conditions pour favoriser sa progression avec nos U19 afin qu’il soit prêt à rejoindre l’Angleterre dans un an. En contrepartie, Southampton doit nous verser 30 000 €. Pour un club modeste comme le nôtre, cela va nous permettre d’acheter un mini-bus. »

Pourtant, fin août, Elye Wahi signe un contrat aspirant… du côté de Montpellier. Une décision qui passe mal auprès d’Ahmed Hadef et des siens, qui attaquent le club héraultais devant la commission juridique de la Ligue de Football Professionnel. Une plainte qui ne mènera nulle part, puisqu’en raison de la réglementation de la FIFA, un club étranger (ici, Southampton) n’est pas autorisé à faire signer de contrat – ou même de pré-contrat- à un joueur de moins de 16 ans. À l’automne 2018, c’est donc bien du côté de Montpellier que l’ex-caennais pose ses valises.

« C’est la première fois que le club signe un joueur aussi jeune »

Une pépite absolument gratuite ? Montpellier n’allait pas se priver de sauter sur l’occasion. En août 2018, alors qu’il n’a que 15 ans, le jeune buteur signe un premier contrat aspirant. Un an plus tard seulement, quelques mois après ses 16 ans, il paraphe son premier contrat professionnel. « C’est un gamin qui a d’énormes qualités. Il a 16 ans, est surclassé en U19, il a déjà marqué avec la réserve. On avait la crainte de le voir filer ailleurs. C’est la première fois que le club signe un joueur si jeune. Il fallait attendre ses 16 ans, on l’a fait signer 3 ans, il a même prolongé d’une saison dernièrement. Wahi est sous contrat jusqu’en 2022. »

 Laurent Nicollin, président du MHSC, n’a donc pas hésité longtemps pour s’assurer les services du buteur jusqu’à ses 19 ans au moins. Pour le moment, le gamin lui donne raison. Convoqué avec les U16 puis les U17 en Équipe de France, il est également apparu en Youth League avec Montpellier (contre Chelsea) pour sa première saison. « Je pense que la saison prochaine, il reprendra avec le groupe pro. C’est à lui de montrer s’il a les capacités d’évoluer avec l’équipe première mais c’est vrai qu’il a un potentiel énorme. »

C’est tout le mal qu’on lui souhaite.