Dans le monde du football, il y a des jeunes que l’on voit faire une belle carrière, et ceux qui font une belle carrière. Dans Les espoirs déchus, nous nous intéresserons à ceux qui ont manqué la dernière marche. Premier épisode, avec Farès Bahlouli.

Tout bon suiveur de la formidable académie lyonnaise se souvient de lui. Les cheveux bien coiffés, les dribbles chaloupés, Farès Bahlouli n’a cessé d’éblouir les terrains de la plaine des jeux de Gerland durant ses jeunes années. Pourtant, le gone qui était destiné à suivre le parcours de ses illustres aînés formés tout comme lui à l’OL a échoué. Retour sur la descente aux enfers de l’une des grosses déceptions de l’académie si chère aux lyonnais.

Le plaisir en CFA, la difficulté en Ligue 1

« Il a un gros potentiel qu’il n’exploite pas au maximum. S’il n’explose pas, ce sera du gâchis. » affirmait en 2014 Armand Garrido l’emblématique formateur de l’OL qui a vu passé le jeune Farès sous ses ordres. Ce potentiel il l’a toujours eu. Véritable meneur de jeu, Bahlouli excelle dans ses dribbles et ses prises de balle mêlant puissance et élégance. Joueur complet et naturellement doué, il ne met que peu de temps avant d’éveiller la curiosité de nombreux supporters lyonnais.

On se souvient notamment d’un match face à Vesoul en CFA où le gone de Mermoz a démontré toute sa palette technique et son indéniable faculté à prendre le jeu à son compte. Certains supporters vont même jusqu’à crée le « bahloulisme » sur twitter, véritable secte en admiration devant la pépite sous le ton de l’exagération et de l’ironie, bien entendu. Malgré un talent certain, Farès Bahlouli ne jouera que 14 matchs avec l’équipe professionnelle de son club formateur et ne parviendra pas à s’imposer sous les différents entraîneurs avec lesquels il a collaboré.

Vient alors un transfert à Monaco qui rappelle celui de Anthony Martial sans pour autant y ressembler, loin de là. En effet, son passage à Monaco est un échec total. Avec le club de la principauté il disputera onze matchs et sera même prêté au Standard de Liège sans y disputer une seule rencontre. En 2017, il rejoint le LOSC pour enfin lancer sa carrière qui vire pour l’instant plus au cauchemar qu’au conte de fée auquel il était prédestiné. Malheureusement, bis repetita pour le désormais ex-prodige, il disputera en tout dix-neuf matchs sous les couleurs lilloises pour seulement un but. A l’heure où l’on écrit cet article, Farès est écarté du groupe professionnel par Christophe Galtier et ne dispute pas non plus de rencontres avec l’équipe réserve.

Pourquoi a-t-il échoué ?

Farès Bahlouli a souvent été caractérisé comme un joueur talentueux mais qui ne travaillait pas plus que les autres pour obtenir sa place. Or tout le monde sait que dans le football professionnel le talent ne suffit pas et son manque de professionnalisme a sûrement précipité sa chute. La condition physique du joueur a également été un frein à son éclosion, à même pas 20 ans il est envoyé en cure à Merano lorsqu’il est encore à l’OL pour y perdre ses kilos superflus. Lors de son passage à l’ASM il affichera également un pourcentage de masse graisseuse nettement supérieur à ses coéquipiers de l’époque. Cette condition physique instable sera associée à des blessures à répétition et notamment à une pubalgie qui l’écartera des terrains 8 mois à Monaco.

Comment peut-il se relancer ?

Fin août, certains médias parlaient d’un intérêt de Marcelo Bielsa pour le milieu de terrain. Voir Bahlouli fouler les pelouses de deuxième division anglaise sous les couleurs de Leeds aurait pu être quelque chose d’excitant. Quoi qu’il en soit, Farès a besoin de retrouver du plaisir et de jouer, même si pour cela il doit rejoindre un club d’une division inférieure. A lui de prouver qu’il n’est pas trop tard à vingt-trois ans pour réveiller l’éternel espoir qui sommeil en lui.

Auteur : @qv69_