Humeur – Lundi 21 mai, quinze heures, jour de match à Rambervillers, ville coincée dans les années 45 (la Libération fut fêtée la veille). Je découvrais un nouveau poste, plus proche de l’action, celui d’ailier gauche dans un contexte peu favorable. Le match aller était tendu, les joueurs de Rambervillers quittaient le terrain avec quelques intimidations corses, « on vous attend au retour ». En effet, on était attendu…

Le jeu de maillot

Les premiers problèmes apparaissent avant le match, les deux équipes jouent avec la même couleur. L’équipe qui reçoit doit, selon le règlement, fournir un jeu de maillot à l’équipe extérieur dans ce genre de situation. Mais Rambervillers refusait de nous prêter des maillots. Au départ, on nous annonce qu’il n’y a pas d’autre jeu de maillot. Ensuite les dirigeants de Rambervillers trouvent des maillots d’une autre couleur mais ils refusent de les prêter. Parce que les dirigeants de Rambervillers ne voulaient pas faire une deuxième lessive. Alors, notre entraîneur proposa que Rambervillers change de maillot. Une décision peu acceptée dans le vestiaire adverse. La tension monta et les joueurs de Rambervillers s’insultèrent parce que certains acceptèrent de jouer avec une autre couleur. A cause de leur désaccord, notre équipe faillit jouer en chasuble. Heureusement, Rambervillers joua dans une autre couleur. Le coup d’envoi devait initialement être donné à quinze heure, le match démarra avec vingt minutes de retard.

La première période

Les adversaires ne semblent pas détendus depuis la sortie du vestiaire. Les joueurs continuent de s’insulter entre eux à chaque mouvements. Il faisait très chaud, une chaleur écrasante. Le jeu en prend rapidement un coup, ce qui n’améliore pas l’entente dans le camp adverse. La pause fraîcheur fait du bien mais pas pour tout le monde, sur le banc adverse, les insultes fusent. Le temps s’écoule et on s’éloigne d’un possible débordement au cours de la rencontre. La première mi-temps se termine plutôt calmement, les adversaires semblent se parler normalement. Un dernier quart d’heure dont on aurait apprécié voir l’ambiance se prolonger jusqu’à la fin de la rencontre.

La seconde période

Rambervillers ouvrit le score à l’heure de jeu, et cela relança la tension dans ce match. Le tacle trop appuyé d’un partenaire mit le feu aux poudres. Les joueurs s’attroupent , un coéquipier prit une claque à la Lopes puis les insultes sur les mamans firent leur apparition. Je discute avec un adversaire rentré en cours de jeu qui me confie qu’à chaque matchs, il y a de tels événements. Un autre adversaire me dit, presque fier, qu’ils s’insultent toujours et certaines fois, se battent dans le vestiaire. Le jeu fût haché par plusieurs fautes par la suite, sans trop de débordements.

Mais à dix minutes du terme, de nouveaux heurts reprennent, un joueur adverse insulta la défunte mère d’un coéquipier. Plusieurs coéquipiers demandaient à l’arbitre d’intervenir car le joueur pouvait devenir violent en expliquant la situation de notre coéquipier. L’adversaire entendit cela et il continua a s’en prendre à notre joueur en lui disant « ta mère elle va crever ». Notre joueur s’énerva, les insultes et coups reprirent. Le jeu s’arrêta pendant cinq minutes, le temps de reprendre ses esprits. Tandis que l’arbitre fît son travail, il excluait pour la fin de match le joueur adverse.

La fin de match

L’arbitre siffla la fin du match, les ennuis ne se finissaient pas. En rentrant aux vestiaires, les hostilités reprennent avec des menaces, des insultes. Le juge de touche de Rambervillers dit « j’ai fais vingt ans de prison », un partenaire lui répondit « moi, j’ai un BTS électrotechnique » qui me fit énormément rire. Les spectateurs adverses aussi vinrent nous rendre visite et vont nous voir jusqu’à la porte de notre vestiaire. L’équipe attendait les clés pour pouvoir rentrer quand une spectatrice débarqua et nous dit que c’est mal d’insulter les gens avant d’insulter nos pauvres mamans. Décidément, certaines personnes ne sont pas munies d’un cerveau. Entrés dans le vestiaire, un dirigeant nous annonce qu’on n’aurait pas le droit à une boisson à cause de notre comportement. Finalement, nous eûmes le droit à un verre d’eau, que personne ne prit. On avait pas vraiment envie de rester dans cette ville.

Ces événements révèlent un mal dans notre foot et ils peuvent être mis en lien avec ces dernières semaines, avec les heurts entre Ajaccio et Le Havre. Le respect et le fair-play n’est pas au rendez-vous, au détriment du football, que ce soit du niveau amateur au niveau professionnel…

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