Si le départ d’Emanuel Mammana au Zénith Saint-Petersbourg a fait perdre un joueur sud-américain à l’Olympique lyonnais, empêchant les hommes de Bruno « Mobylette » Génésio de former une défense 100% sud-américaine, l’on pourra malgré tout noter que l’OL assure une forme de renouveau dans l’équipe, très tourné vers le Brésil. Et tout cela a été enclenché par un homme. Cet homme, c’est Rafael da Silva.

Le Brésil abandonné

Le Brésil et l’OL, c’est une longue histoire d’amour. Il n’est pas nécessaire de rappeler aux supporters lyonnais les plus belles heures de leur histoire. Car si Juninho, Cris et Edmilson furent des grands joueurs, il furent aussi les étendards du Brésil à l’OL. Certes, il y a eu des Fabios Santos, des Cléber Anderson et d’autres signatures en demi-teinte. Mais quand on parle de Brésil à Lyon, on fait référence à quelque chose de positif. Et les joueurs brésiliens qui signent dans le club qui a jadis accueilli Claudio Cacapa partent avec un capital-sympathie augmenté. Ce, bien sûr, du fait de leur nationalité. Et aucun ne manque d’ailleurs de souligner que Lyon compte beaucoup au Brésil, car les performances des brésiliens émigrés à Lyon ont été suivies au Brésil plus qu’ailleurs. Surtout car elles ont, pour une bonne part d’entre elles, été bonnes voire très bonnes.

Mais avec le départ de Michel Bastos à l’hiver 2013, l’Olympique lyonnais avait perdu son dernier brésilien. Pire, avec celui de Lisandro l’été suivant, les troupes de Rémi Garde alors ne comptaient plus aucun sud-américains dans ses rangs. La fin d’une tradition, d’une école de pensée qui caractérisait l’OL et qui faisait de ce club un symbole de la France au Brésil. Et le fait de délaisser le statut de place forte du Brésil en France a permis au Paris Saint-Germain, club lui aussi historiquement très brésilien, de revenir en force. Fini les Rai et Ronaldinho, place aux Thiago Silva, Thiago Motta (!) et aujourd’hui Daniel Alves. Et bien sûr un certain attaquant polyvalent brésilien nommé Neymar Junior. Qui, plus jeune, confessait au CFC son attrait pour… l’Olympique lyonnais. Quand on vous parle de passation de pouvoir, c’est plus qu’une expression.

Le retour du Brésil blessé

Seulement, toute bonne chose se doit de reprendre. Et grâce au recrutement de Rafael da Silva à l’été 2015, l’Olympique lyonnais a repris ses bonnes vieilles habitudes. Comme c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures, Lyon a repris avec Rafael l’habitude de scouter des joueurs sud-américains. D’ailleurs, le premier brésilien de #OLBrazil2.0 a été plus que convaincant au poste d’arrière droit, s’imposant comme un titulaire au fur et à mesure des matchs, ce qui a aussi contraint Christophe Jallet, le divin chauve, au départ. Ses bonnes performances et sa bonne humeur en ont fait un joueur apprécié des supporters. Irréprochable sur le comportement, certains l’avaient même vu comme candidat potentiel au brassard de capitaine, ce dernier ayant été laissé vacant par Maxime Gonalons. C’est finalement l’international français Nabil Fékir qui en a hérité. Et qui pour son premier match a scoré deux fois.

Mais l’expérience brésilienne a pu continuer. En effet, Marcelo est arrivé au club cet été. Le deuxième Marcelo, après le tout premier brésilien de l’OL, qui est devenu scout-agent. Et il a déjà pu tester, lors du match amical contre le Montpellier HSC le goût du brassard de capitaine. Un autre brésilien a également rejoint les gones, en la personne de l’arrière gauche passé par l’En Avant de Guingamp Fernando Marçal. Et s’il est vrai que la République Dominicaine n’est pas au Brésil, Mariano vient apporter une touche latino non négligeable. En clair, de quoi montrer qu’à l’OL, la tradition SudAm n’est pas terminée. Et qu’une nouvelle page de l’histoire peut s’écrire. Avec cette fois-ci Cris en tant qu’entraîneur de la réserve et Cacapa adjoint de Génésio. Peut-être pourra-t-on même ajouter Juninho à cette liste, en tant que directeur sportif.

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