Nous vous avions conté il y a quelques temps déjà l’histoire de Gilmar, grand gardien s’il en est. C’est aujourd’hui le tour d’un autre brésilien mythique, Didi. Il n’a peut-être pas le nom le plus vendeur de l’histoire, mais Valdir Pereira est sans doute l’un des joueurs les plus importants de l’histoire du football.
Didi, le Prince d’Éthiopie
Le Brésil de 58 est le premier Brésil champion du monde. Si dans cette équipe l’on trouve déjà Pelé ou l’immense Mané Garrincha, un nom intrigue lorsque l’on regarde les 22 sélectionnés. Ce nom, c’est celui du numéro six, Didi. Ce n’est pas un joueur que tous connaissent. Mais pourtant, le Prince d’Éthiopie et sa silhouette longiligne, au port altier et à la classe naturelle est peut-être l’un des joueurs les plus importants de sa génération. Huit années durant, il portera le maillot de Flu, au Brésil. Le temps de dépasser la barre des cent buts et de faire ses débuts en sélection brésilienne en 1952. Cette année 1952 permettra au jeune milieu de terrain, né en 1928 à Rio, de gagner son premier titre international : les jeux panaméricains. Et très vite, il s’impose comme un joueur important de cette sélection brésilienne.
Si important que le sélectionneur Zézé Moreira en fait sa pierre angulaire au mondial 54. Ce mondial ou les brésiliens seront défaits par les féroces hongrois de Puskas, Boszik et Czibor. Cette année 54, mis à part cette défaite au mondial, sera très importante dans la carrière de Didi. En effet, il invente la folha seca, le coup-franc en feuille morte, qui, aujourd’hui encore, fait lever les foules. Il quitte la même année Flu pour Botafogo. Et c’est en tant que joueur de Botafogo qu’il est sélectionné pour la Coupe du Monde de 1958, en Suède. Une équipe dans laquelle le duo Didi-Zito fait frémir les foules. « Ils étaient démoniaques », dira Just Fontaine, après avoir joué le Brésil. Un match au cours duquel Didi réalise une prestation de haute classe. Et, fait oh combien rare, il existe des vidéos d’archives de ce France-Brésil de 1958.
Didi, Negusa Nagast
Il arrive un moment où il n’est même plus décent de parler de prince. Car lors de ce mondial 58 remporté par le Brésil, Didi est un prince, un prince du football. Un prince que le Real Madrid, déjà à l’époque, va tenter d’attirer. Et même réussir à attirer. Didi signe donc sous le maillot blanc immaculé de Madrid. Cela sera un échec cuisant (19 matchs, 6 buts), mais qui lui laissera le temps d’enrichir son palmarès. En effet, une Coupe des Clubs Champions viendra garnir son armoire à trophées. Après cette expérience, il reviendra à Botafogo. Le temps d’un exil à São Paulo excepté, il restera fidèle à Botafogo jusqu’à la fin de sa carrière.
Une carrière qui l’aura vu remporter un autre mondial, celui de 62. Seul joueur avec Gilmar, Nilton Santos et Zagallo a avoir disputé tous les matchs de ces deux Coupe du Monde, il est considéré comme un maître. Un maître qui prendra cette année-là sa retraite internationale et quasiment celle de joueur. Cela ne sera par la suite plus que des piges en tant qu’entraîneur joueur. Et puis, malgré tout, une qualification pour le mondial de 1970 avec le Pérou, qu’il ne peut cependant mener très loin dans la compétition, battu 4-2 en 1/4 de finale par son Brésil.
Le 12 mai 2001, le football pleure l’un de ses premiers héros. Terrassé par une crise cardiaque, à l’âge de 72 ans, Didi décède. Cet esthète, qui, aujourd’hui, ne passerait sans doute pas les tests physiques, quitte la Terre, trop jeune. Et, celui qui aura été l’idole de Pelé mérite sans doute un hommage. Un hommage qui pourrait être l’enseignement de la carrière de ce très grand monsieur du football. Près de seize années après sa mort, la légende de Didi reste encore vivante.