Supporter un club de football n’est pas une tâche aisée. C’est pourtant ce qui anime une large partie des lecteurs de cet article. Mais jusqu’à quel point êtes-vous prêt à aller pour supporter votre club de football ? C’est une question fondamentale, car elle définit votre rapport à votre club. Et certains supporters sont prêts à aller envers et contre tout pour l’amour de leur club.

Un amour unique

Il est bien évidemment exclu de supporter au même degré plusieurs clubs de football. Un véritable supporter ne peut supporter au degré maximal qu’un seul et unique club. Le but n’est pas de stigmatiser ceux qui prétendent aimer plusieurs clubs. En effet, et l’auteur de l’article en fait partie, il est tout à fait envisageable pour une frange de supporters d’apprécier plusieurs clubs dans plusieurs championnats différents. Après tout, le football est beaucoup plus agréable à regarder lorsque l’on se prend d’affection pour l’une des deux formations. Mais même si les championnats dans lesquels ces équipes évoluent sont diamétralement opposés, il n’est pas possible de les aimer de la même manière. Car l’énergie qu’il est nécessaire de déployer pour supporter son club de football ne peut pas être reproduite à l’infini. Et aussi, car il n’est pas possible de dédier autant de temps à un deuxième ou un troisième club qu’au premier.

Car supporter un club de football est une activité chronophage. Il y a bien sûr les matchs, des sessions de 90 minutes enflammées une à trois fois par semaine. Mais il n’y a pas que ça, et c’est bien là toute la difficulté de supporter un club de football ! C’est peut-être même l’extra footballistique qui est le plus chronophage. S’informer des résultats des adversaires pour connaître son classement, lire les actualités, apprendre les rumeurs du marché des transferts, être au courant des moindres petits détails de la vie du club… On ne peut faire cela que pour un seul club de manière exhaustive. Pourquoi ? Tout simplement parce que il n’y a que 24 heures dans une journée et 7 jours dans une semaine.

Cela ne veut pas dire que les amours pour les autres clubs ne sont pas véritables, mais ils n’ont pas la même intensité. On peut aimer flirter avec plusieurs femmes, mais au bout du compte, on ne construit sa vie qu’avec une seule. Et même si l’on divorce et que l’on « refait sa vie », l’on ne connaît qu’une seule femme à la fois.

Amour sincère

L’amour pour un club de football peut ensuite s’exprimer de plusieurs manières. Il y a d’abord ceux qui toutes les semaines, qu’il vente qu’il pleuve ou qu’il neige, se pavane dans les tribunes. Il y a ceux aussi qui supportent leur club derrière leur écran de télévision, qui vivent tous les résultats à fond et qui se considèrent, probablement à raison, comme aussi légitimes que les premiers cités pour donner leurs avis sur le club. Et puis il y a une troisième catégorie, plus rare, celle des supporters qui prennent leur passion à bras le corps et font porter leurs voix sur le terrain médiatique.

En cela, ils rivalisent avec certains médias traditionnels et présente une nouvelle façon de supporter. Car il n’y a pas de raison pour que l’intégralité de la société aie évoluée, mais pas les supporters. Alors à la manière des tribuns de la plèbe d’antan, ces supporters-éditorialistes occupent une place grandissante dans le paysage médiatique des clubs. Des exemples ? L’historique du Paris Saint-Germain est bien encadré par l’équipe d’Histoire du PSG ; l’actualité du FC Nantes scrutée par les équipes de la Maison Jaune ; le passé, le présent et le futur de l’Olympique lyonnais est aux mains du Café du Commerce.

Les supporters polonais sont bien plus libres que leurs homologues français (Crédits : Legia Warszawa)
Les supporters polonais sont bien plus libres que leurs homologues français (Crédits : Legia Warszawa)

Succès amoureux

Il ne faut pas croire qu’il s’agit de simples articles. Sinon, la valeur ajoutée par rapport au média traditionnel serait faible. C’est justement dans la capacité à faire entrer la dimension du supporterisme dans l’espace médiatique que ces sites établissent leur plus-value. Et les initiatives qu’ils mettent en place ne manquent pas de panache. Le Café du Commerce délivre par exemple tous les ans une sorte de Ballon d’Or aux joueurs de l’Olympique Lyonnais féminin et masculin. Et cela ne se fait pas dans l’anonymat d’Internet, mais bien en présence des intéressés, tous venus récupérer leurs prix – Anthony Lopes lors de la première édition, puis Ada Hegerberg et Memphis Depay lors de la deuxième.

Ada Hegerbereg reçoit la Fenotte d'Or
Ada Hegerbereg reçoit le Fenotte d’Or

Alors aujourd’hui, le supporterisme a changé. Bien sûr les supporters soutiennent encore leur club envers et contre tout. Et bien sûr ils ne sont pas toujours très objectifs. Mais ce qui est beau, c’est qu’ils aiment leur club, et rendent un peu du bonheur qu’ils reçoivent partout dans le monde. A travers des chants, pour ceux qui sont dans les stades. A travers des attentions touchantes pour ceux qu sont cantonnés chez eux. Et à travers la magie du XXIe siècle pour ceux qui le peuvent.

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