Le Brésil. C’est un nom qui fait rêver tous les amateurs de football (et de samba). C’est sans doute, d’ailleurs, le mot qui rime le plus avec football dans l’imaginaire européen. On pense souvent, néanmoins, qu’il y a un peu d’exagération dans ces récits autour du Brésil et de ses tragédies footballistiques. Il n’en est pourtant rien.

Vivre au Brésil

Lorsque l’on ne vit pas au Brésil, on ne se rend pas compte de la prégnance du football dans la vie quotidienne. En France, il n’est pas rare de croiser des jeunes hommes habillés de survêtements ou de maillots de football. Mais au Brésil, c’est strictement la norme. Baladez-vous un instant à Savassi, un des quartiers centraux de Belo Horizonte et vous verrez fleurir sur les poitrines des maillots du Club Atlético Mineiro. Arrêtez-vous quelques instants plus au sud de la ville, non loin de Lourdes, Coração de Jesus ou Luxemburgo, voire carrément dans le quartier de Cruzeiro, pour voir les maillots bleus du club qui porte le nom de ce quartier. Et ce n’est pas que les jours de match aux alentours du Mineirão que dans la cité minière les maillots font florès.

Ce ne sont pas que les garçons qui portent ces maillots, pas que les sportifs. Partout, dans les magasins, les vendeurs même parfois, arborent leurs couleurs. Les femmes aussi sont nombreuses à porter un maillot, parfois même plus que les hommes. Cette culture se retrouve partout au Brésil, à Rio de Janeiro, à São Paulo ou à Salvador de Bahia. Mais surtout, contrairement à la France, rares sont les maillots étrangers. Sur cents maillots, peut-être cinq d’entre eux ne proviendront pas du Brésil, et dix d’ailleurs que la ville ou la région en question. Rares aussi sont les maillots de la sélection brésilienne : ils se comptent sur le doigt d’une seule main, hormis bien évidemment les jours de match.

Le football, partout
Le football, partout

Manière d’être

Mais le football, ce n’est pas que des maillots sortis sur des torses. C’est aussi une manière d’être, une manière de ressentir. L’hiver brésilien est doux et la météo agréable, mais parfois certaines défaites pèsent plus lourd que des pluies diluviennes. Mais lorsque l’équipe de la ville marque, ce sont des explosions de joie absolument ahurissante qui retentissent dans tous les quartiers. Même en habitant à une dizaine de kilomètres du stade, on entend les pétards, les chants et parfois même les feux d’artifice des torcedirs, les ultras à la sauce brésilienne. Dans tous les bars, des commentateurs hurlent à plein poumon le traditionnel cri « Goooooooool ». Car tous les bars diffusent le football. Pas un, même dans les plus huppés, ne songerait à montrer autre chose à ses clients. Au Brésil, tout le monde attend les matchs avec impatience.

Les soirs de match, se déplacer en Uber devient plus compliqué. Non pas parce que les supporters empruntent les Uber, mais bien parce que les chauffeurs sont tous massés dans les tribunes, au détriment de leur chiffre d’affaire. Ces chauffeurs qui, d’ailleurs, à la mention du nom « Francês » répondent instinctivement Zidane ou pour les plus vieux Platini. Il en va de même, bien évidemment, des taxis. C’est une forme de snobisme, que de ne pas aimer le football, et lorsque certains l’affichent clairement, c’est plus qu’un simple message. « Não tem futebol aqui », c’est une façon de dire que l’on ne veut pas faire comme les autres.

Alors venez au Brésil, venez vivre le football d’une manière différente, d’une manière plus authentique et démonstrative peut-être qu’en France. Venez chanter à plein poumon dans les stades, venez hurler lors des buts. Venez vivre pleinement le football. Cela vaut vraiment le coup.

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« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)