C’est en exclusivité totale que nos équipes ont obtenu une journée privée avec le président de l’Olympique Lyonnais, le dénommé et très célèbre Jean-Michel Aulas. Du réveil au coucher, nous découvrirons à quoi ressemble la journée lambda d’un homme d’affaires, capable de propulser un EBITDA à des sommets. Sans tarder plus, récit d’une journée mouvementée dans le monde de l’entreprenariat et du divertissement.

PS : Il s’agit évidemment d’un article parodique. Mais vous verrez que pas tant que ça finalement.

Le soleil se lève sur le ciel bleu de Décines. « Jean-Mi » (comme il nous a conseillé de l’appeler pour nous mettre plus à l’aise) ouvre les yeux petit-à-petit, avec un terrible mal de tête. En regardant autour de lui, il se rend compte de deux choses : la première d’abord, c’est qu’il est actuellement allongé en plein milieu du rond central du Groupama Stadium. La deuxième, c’est qu’aucun évènement n’est censé se dérouler aujourd’hui au Groupama Stadium. « J’étais certain que faire un bière-pong sur la table des vestiaires du club n’était pas une idée positive à court terme, j’aurais dû m’entretenir avec les membres du Conseil d’Administration » nous déclare-t-il, en avalant plusieurs cachets de Doliprane à la suite (on a arrêté de compter à sept).

« Le patron« , comme le surnomment ses salariés, consulte ensuite son calendrier et retrouve instantanément la forme : aujourd’hui, c’est le premier avril. Un jour très apprécié par Jean-Mi, qui nous déclare que cette échéance compte parmi ses jours favoris de l’année.

L’instant Twitter

C’est donc aux alentours de 9h que la journée du président débute. Afin de se mettre en jambes et de se renseigner sur l’actualité, il effectue sa quotidienne revue du réseau social Twitter. Ce matin, c’est soft pour @JM_Aulas : trois articles cités pour une seule remarque attaquant le physique où la dignité d’un journaliste. Un petit défilement de sa « timeline » (assez variée puisqu’elle enchaîne les contributions de BFM Business puis des vidéos d’animaux qui pètent) plus tard, et nous voilà déjà arrivés à la pause du midi. Un repos bien mérité pour Jean-Michel, qui opte ce midi pour un sandwich triangle tout droit venu du distributeur situé à quelques pas de son bureau. « Je ne mange pas de caviar tous les jours. Vous savez, j’ai un stade à rembourser. Et il n’y a pas de petites économies« .

Nous voilà donc arrivés aux alentours de 14 heures, l’heure d’enfin quitter le bureau et de partir vivre une énième journée d’actionnaire majoritaire.

Un manager sur le terrain…

Dans un premier moment, c’est au centre d’entraînement que se rend l’intéressé. Un entraînement plus intense aujourd’hui, les tennis-ballons se jouant en 2-contre-2 (au lieu de l’habituel 3-contre-3), que l’entraineur justifie. « Y’a moins de monde sur le terrain, du coup c’est plus compliqué. Lors des matchs, quand vous vous retrouvez à 10, vous avez moins de chances de marquer parce que 10 est inférieur à 11. C’est là où je veux faire travailler les gars ».

Souvent occupé par des rendez-vous de grande importance, le président reste néanmoins adepte des petites visites lors de l’entraînement des joueurs. « Parler à ses salariés, connaitre leurs besoins, leurs clubs de cœur, c’est très important dans mon métier. Des joueurs motivés, c’est un portefeuille en bonne santé. Proverbe américain« . Premier avril oblige, JMA décide de faire quelques gentilles boutades à ses salariés, en annonçant par exemple à Pape Cheikh Diop qu’il serait titulaire demain.

Nous avons ensuite posé la question qui fâche à Monsieur Aulas. Quel sera le sort de Bruno Genesio à la fin de la saison ? Une prolongation est-elle en bonne voie, comme l’annoncent certains médias à l’impartialité débordante ? « Je n’ai pas encore pris de décision. Par ailleurs, ce ne sera pas ma décision mais celle du Conseil d’Administration, notamment composé des présidents de l’Olympique Lyonnais et de la Cegid. Le résultat du match face à Rennes demain sera évidemment un facteur important, par exemple pour déterminer si le contrat proposé sera de deux ou trois années« , nous répond-t-il en souhaitant garder un suspense autour de l’évènement.

Au passage, Jean-Mi nous a d’ailleurs proposé deux places pour le match, malgré une demande qu’il décrit comme « exceptionnelle ».

…et dans les bureaux

Une journée de président, c’est aussi une journée avec des rencontres importantes. En ce jour, c’est avec plusieurs membres du groupe IDG (deuxième actionnaire du club) que le patron a rendez-vous. Et il apprécie toujours ces moments. « J’ai souvent des visites du groupe IDG, ils ont une forte importance dans mes décisions puisqu’ils possèdent environ 20% du capital. Ceci étant, notre lien professionnel ne nous empêche pas d’avoir une réelle amitié. Vous savez, on peut être ami avec des chinois, et je pense que c’est une belle leçon sur la vie. Bruno n’a jamais fait de remarque raciste par exemple, c’est à ça aussi qu’on reconnait un grand coach« .

Après deux heures d’une réunion productive en Groupama salle de conférence, c’est le moment du bilan. Et le président, encore lui, nous explique avec sourire l’accord qui vient d’être signé. « Comme vous le savez, je souhaite lâcher la main après une victoire de l’OL en Champions League. J’ai donc conclu un accord des plus importants pour le futur du club : en échange d’un investissement à hauteur de 100 millions d’euros prochainement, j’ai fais la promesse à IDG de leur laisser 51% du capital une fois la C1 remportée. Je pense les avoir bien n*qués« .

L’heure du repos

La fin de journée approche pour Jean-Mi. Aux alentours de 20h, c’est l’apéro qui démarre…un apéro bien plus important que beaucoup ne le pensent. « Lors de chaque début de soirée, on sort le saucisson, le vin et le pain, et on se fait notre petit apéro quotidien. Nous attaquons toujours les sujets décisifs alors que la plupart d’entre-nous (Bernard Lacombe, Gérard Houiller ainsi que d’autre membres importants de la direction, ndlr) venons juste de terminer la quatrième tournée. Ce soir, l’avenir du coach est par exemple l’une des discussions importantes mais avec le soleil, l’alcool tape plus fort et personne n’est en mesure d’en parler sérieusement. C’est ça aussi la vie d’un entrepreneur, prendre en compte la santé de ses employés« , nous annonce-t-il.

Voila une dure journée de labeur qui prend fin pour Jean-Michel Aulas, une de plus. Demain, son équipe recevra le Stade Rennais, avec comme objectif une place au Stade de France. Même en chemise de nuit Cegid, Jean-Mi ne peut pas s’empêcher de lâcher une petite pique au PSG. « Même si on se qualifie face au gros d’Europe rennais (victoire face à Arsenal), on devra probablement affronter le Paris Saint-Germain chez lui. Comme si les investissements illimités ne leur suffisaient pas, voilà qu’ils jouent même leurs finales à domicile. L’OL n’a absolument jamais eu cette opportunité. Jamais« .

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Rédacteur pour demivolee.com et fier de lettre.