Victorieux cette année de la Ligue des Champions et de la Coupe du Monde, Raphaël Varane a ajouté son nom à une liste très fermée de joueurs étant parvenus à soulever les deux trophées phares du football la même saison. Aujourd’hui, Demivolée s’intéresse aux cinq éditions sur seize depuis 1958 ayant vu au moins un joueur réaliser cet exploit. Par la même occasion, vérifions si un tel palmarès collectif est gage de gloire sur le plan personnel.

1974 : les allemands sur le toit du monde

1974 est une année particulière dans le cadre du football puisque c’est la seule où un pays ayant remporté le mondial a vu une équipe de son championnat vaincre en Coupe des Clubs Champions. En effet, l’Allemagne de l’Ouest décroche sa deuxième étoile à domicile en battant les Pays-Bas 2-1 en finale. Plus tôt, le Bayern Munich régnait sur l’Europe en venant à bout de l’Atlético de Madrid au terme de son tournoi.

Sept allemands ont connu les deux campagnes victorieuses : Sepp Maier, Franz Beckenbauer, Paul Breitner, Jupp Kapellmann, Hans-Georg Schwarzenbeck, Uli Hoeneß et Gerd Müller. D’un point de vue individuel, le hollandais Johan Cruijff remporte cette année-là le Ballon d’or en devançant Beckenbauer. Breitner finit 4e, Müller 7e, Maier 15e et Hoeneß 19e. Pas de sacre individuel donc, mais un beau tir groupé. Quant à Kapellmann et Schwarzenbeck, qui n’a pas disputé la moindre minute en Coupe du Monde, ils n’apparaissent pas dans les vingt-trois.

1998 : Karembeu, l’inattendu

Il n’est pas un nom clinquant du football mondial, ni même du football français, mais Christian Karembeu a vécu une année 1998 exceptionnelle. Tout fraîchement recruté par le Real Madrid, le français se fait une place de titulaire dans l’entre-jeu lors des rencontres importantes. De quoi disputer cinq matches et d’inscrire trois buts lors de la campagne gagnante des siens en Ligue des Champions. Auteur de performances remarquées à quelques mois du tournoi mondial en France, Aimé Jacquet le sélectionne pour la Coupe du Monde. Il y dispute alors quatre matches, à chaque fois dans la peau d’un titulaire, dont le quart de finale, la demi-finale et la finale.

Malgré des grandes prestations et des titres, on ne peut pas dire que Karembeu fut indiscutable que ce soit dans le club madrilène comme en sélection. En l’occurrence, il ne figure pas parmi les cinquante joueurs sélectionnés au Ballon d’or 1998 remporté par Zidane. Pourtant, huit français et six joueurs du Real sont présents dans la liste, mais pas le natif Lifou.

2002 : Roberto Carlos, la perfection

Le troisième joueur à avoir accompli ce prestigieux doublé est Roberto Carlos en 2002. L’arrière gauche au jeu extrêmement offensif survole son année que ce soit du côté du Real Madrid ou de la Seleção. Avec en point d’orgue, la finale de Ligue des Champions contre le Bayer Leverkusen. Le brésilien est double passeur décisif dans cette rencontre remportée 2-1 par les Merengues. D’abord sur une longue touche à destination de Raul pour ouvrir la marque. Puis sur un centre repris victorieusement de volée par Zidane, pour l’un des plus beaux buts de la compétition.

Le latéral brille aussi lors de la Coupe du Monde et marque même contre la Chine sur sa spécialité, un coup franc puissant. Roberto Carlos aurait pu conclure son année magique par un titre au Ballon d’or mais il échoue à la deuxième place derrière son compatriote Ronaldo, auteur d’une Coupe du Monde exceptionnelle.

2014 : Khedira dans la souffrance

Quelle drôle d’année 2014 pour Sami Khedira. Si son nom est cité ici, c’est bien évidemment dû au fait du prestigieux doublé qu’il a réalisé, mais les circonstances sont peu communes. En effet, avec le Real Madrid, il dispute les quatre premiers matches de poule de C1 avant de se blesser gravement au genou le 15 novembre 2013 lors du match amical opposant l’Allemagne et l’Italie. Résultat, il manque le reste de la campagne européenne de la Casa Blanca avant de revenir tout de même pour disputer la finale.

Ayant donc peu joué durant la saison, Khedira est néanmoins sélectionné pour la Coupe du Monde au Brésil. Cependant, le milieu de terrain manque le troisième match de poule et surtout la finale contre l’Argentine puisqu’il se blesse au mollet à l’échauffement et est ainsi remplacé à la dernière minute par Kramer. Au terme d’une saison mouvementée, Sami Khedira ne sera pas nommé parmi les vingt-trois prétendants au Ballon d’or malgré un palmarès en or.

2018 : Varane, le précoce

Second français à arracher les deux titres majeurs du football la même année, Raphaël Varane est en revanche le quatrième madrilène de la liste. A l’aube de la saison 2017-2018, le défenseur central est enfin débarrassé de la concurrence de Pepe, parti à Besiktas. Il en profite alors pour s’affirmer aux côtés de Sergio Ramos dans la charnière du Real Madrid et soulève sa quatrième Ligue des Champions à seulement 25 ans.

Unique Bleu à jouer l’intégralité des matches de la France à la Coupe du Monde, Varane brille en Russie. D’abord pour sa solidité défensive sur laquelle les hommes de Deschamps bâtiront leur titre. Mais aussi pour sa capacité à apporter le danger sur les coups de pieds arrêtés offensifs, marquant même en quart de finale contre l’Uruguay. Comme l’histoire l’indique, être présent dans les équipes victorieuses de la Coupe du Monde et de la Ligue des Champions la même année ne garantit en rien un sacre au Ballon d’or. Cependant, Varane peut s’inspirer de ses illustres prédécesseurs Roberto Carlos et Beckenbauer, tous deux défenseurs ayant atteint la deuxième place de la récompense individuelle suprême.

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