Lorsque l’on parle de bonus offensif, on pense tout de suite au rugby. Mais même si l’idée trouve ses racines dans l’ovalie, elle pourrait être utilisée au football afin de favoriser l’attaque.

L’histoire du bonus offensif

Si dans nos têtes, le point de bonus offensif appartient aux rugbymen, le football l’utilisa bien avant. En effet, lors de la saison 1973-1974, la Division 1 Française ajoute dans son règlement le point de bonus offensif. Lorsqu’une équipe marque au moins trois buts, elle se voit attribuer un point automatique, ajouté au point du résultat obtenu. En cas de victoire sur le score de trois à zéro, l’équipe victorieuse obtenait trois points, puisque la victoire valait deux points à l’époque.

Ce nouveau point du règlement fit énormément trembler les filets de D1. La saison 1973-1974 est une des plus prolifiques : on comptabilise 1151 buts, soit une centaine de plus que lors de la saison 1972-1973, déjà prolifique puisqu’elle a 1050 buts au compteur. Les équipes de D1 montrèrent des vertus offensives afin d’obtenir ce point de bonus offensif.

Mais suite aux contestations de certains clubs, pensant que certains matchs étaient truqués, le bonus changea. Notamment en 1974, où l’ASNL cria au scandale après leur relégation. Nancy gagna trois à un contre Lyon et se croyait sauvé. Mais ses concurrents, Troyes et Monaco marquèrent trois et quatre buts dans les dernières minutes. Ces buts n’empêchèrent pas la défaite des deux équipes mais permettaient à Troyes et Monaco d’obtenir le point de bonus offensif et de se maintenir. Le point de bonus offensif disparaîtra par la suite, en 1976.

Et aujourd’hui ?

La saison 2017-2018 fut une bonne cuvée pour la Ligue 1 en terme de buts. En effet, notre championnat est le plus prolifique des cinq grands championnats avec 1033 buts. L’idée d’y ajouter un point bonus rendrait le championnat encore plus prolifique, comme en 1974. Il permettra aussi à certaines équipes d’éviter de jouer petit bras ou encore éviter la mode du « gagner moche » qui a tant fonctionné pour certaines nations dans le dernier mondial. Une idée parfaite pour favoriser le jeu.

L’inconvénient, certaines équipes seraient bien avantagées par ce nouveau point du règlement, comme le PSG. Survolant habituellement la Ligue 1, écrasant presque toutes les équipes du championnat, le PSG serait déjà champion avant même de commencer le championnat. Cela pourrait pousser les équipes qui affrontent le Paris Saint-Germain à défendre pour leur empêcher d’obtenir le bonus et alors sera contre-productif par rapport à l’idée du point bonus offensif.

Il y a aussi des problèmes liés à l’ère du numérique. Les adjoints communiquent dans les stades à l’aide de la technologie, grâce aux téléphones portables et autres moyens de communication, le point de bonus offensif pourrait être l’affaire de matchs arrangés comme lors des suspicions de 1974.

Le point de bonus offensif pourrait améliorer le jeu de certaines équipes en le rendant plus offensif et donc plus agréable pour le spectateur. Mais il serait sûrement mieux adapté dans un championnat homogène où il n’y a pas la suprématie d’une équipe. Par ailleurs, les technologies peuvent être néfastes car elles faciliteront les tricheries et arrangements.

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