Pour l’anniversaire de notre site bien aimé, DemiVolée.com, je vais vous parler d’un des matchs les plus rocambolesques que j’ai vu. Un match de ligue des champions : La Corogne – PSG. Un match qui m’a fait passer par toutes les émotions, pour au final, un dénouement incroyable.

Pour parler de ce match, je vais planter le décor. Nous sommes en mars 2001, le PSG vice-champion de France se retrouve dans la deuxième phase de groupes. Le groupe B est composé du Milan AC, Galatasaray et donc, le Deportivo La Corogne.

Mais avant de rentrer plus en détail, je vous propose un rapide tour d’horizon de la saison du PSG.

Un mercato strass et paillette

La deuxième place décrochée la saison précédente par le club enclenche un recrutement de grande ampleur. Le défenseur du Barça Dehu, les espoirs Dalmat et Luccin de l’OM, ou encore Lionel Letizi rejoignent le club.

Mais le recrutement le plus retentissant, reste celui de Nicolas Anelka en provenance du Real Madrid. L’attaquant français, qui vient de remporter la C1 et l’Euro 2000, signe pour 35M€ avec le club de la capitale. Ce montant fait parler, mais Lescure est convaincu et l’engage fin juillet après un an avec la Casa Blanca. Transfert mis en doute, car le joueur formé au Paris Saint-Germain puis passé par Arsenal sort d’une mauvaise saison.

Le championnat

Le PSG débute plutôt bien le premier tiers du championnat et devient leader après la 12ème journée. Les parisiens enchaînent à domicile contre l’ASSE (5-1), l’OM (2-0) ou encore Nantes (2-1). Par contre, c’est à l’extérieur que les hommes de Bergeroo pèchent.

Il faudra attendre la 12ème journée et un match à Toulouse pour voir la première victoire à l’extérieur. Lors de ses cinq premiers déplacements le PSG obtiendra trois nuls et deux défaites dont un 5-3 à… Troyes.

La fameuse crise

Mais nous sommes fin octobre et la traditionnelle crise de novembre fait son apparition. Après un match record contre Rosenborg en C1, le club de la capitale s’écroule dès la 13ème journée. Le club enchaîne neuf matchs sans victoire, avec le fameux 5-1 concédé sur le terrain de Sedan, fatal à Bergeroo. La rumeur dit que les joueurs l’ont lâché. Ce qui est probable vu que l’effectif n’adhérait pas à son système. Et ironie du sort, le club de Pius Ndiefi, triple buteur ce soir-là, prendra la tête du championnat de France. Et oui, Sedan qui était promis à la relégation, passe en tête après une victoire sur un Paris Saint-Germain qui visait le titre.

C’est donc Luis Fernandez qui le remplace, mais cela ne prend pas de suite, seulement une victoire en cinq matchs. Paris termine l’année avec une victoire en 12 matchs, soit 2 mois de compétitions en novembre et décembre 2000.

Voila c’est ça une crise, ne venez donc plus me parler de crise au Paris Saint-Germain après 2 défaites ou une défaite et un nul.

Après la crise hivernale (oups lapsus) la trêve hivernale, le PSG ne perd pas le rythme des défaites. Entre le 7 janvier et le 3 mars, le club joue 11 matchs toutes compétitions confondues pour seulement 3 victoires. Au passage, il se fait sortir de la Coupe de Ligue par Nancy et de la Coupe de France par Auxerre.

C’est donc un PSG en doute qui se rend sur le terrain du Deportivo et ça malgré une victoire sur Toulouse 3 jours avant.

En Ligue des champions

Le PSG entame cette campagne de Ligue des Champions de la même manière que le championnat. C’est-à-dire bon à domicile et médiocre à l’extérieur. Aucune victoire à l’extérieur lors de la première phase de groupe, mais carton plein à domicile. Le PSG se paie Helsingborg, tape Rosenborg 7-2 et bat le Bayern Munich à la dernière minute grâce à un pointu de Laurent Leroy. Avec un bilan de 3 victoires, 1 nul et 2 défaites, le club termine deuxième du groupe F et accède donc à la deuxième phase de groupe.

Les parisiens héritent du groupe B, composé du Milan AC, le Deportivo La Corogne et Galatasaray. Le PSG perd ses deux premiers matchs contre le Deportivo et Galatasaray, mais arrache deux nuls face au Milan AC.

C’est donc encore en vie que le club de la capitale se déplace sur le terrain du champion d’Espagne.

La Corogne – PSG, c’est parti

Avant ce match, le classement est comme ceci :

Galatasaray : 7 pts
Milan AC : 6 pts
Deportivo : 6pts
PSG : 2pts

Le PSG se déplace donc au Riazor, le stade des champions d’Espagne en titre. Cette équipe du Deportivo avait fière allure avec Makaay, Djalminha, Fran ou encore les buteurs Pandiani et Tristan. D’ailleurs, les deux buteurs sont sur le banc, deux jokers pour Amiano au cas où le match tournerait au vinaigre.

Ce match a tout d’un piège pour des parisiens qui sont dans l’obligation de gagner, forte pluie, pelouse h.s. , public bouillant. De plus, Fernandez décide de laisser Pochettino, Robert et Anelka sur le banc au profit de Benarbia, Okocha et Dehu.

Apres une première incursion de Leroy dans la surface, c’est logiquement que les espagnols prennent le contrôle du match. C’est le numéro 7 galicien qui allume les deux premières mèches aux 12ème  et 16ème  minutes. Mais heureusement pour le club de la capitale, les tentatives de Makaay ne trouvent pas le cadre. Le néerlandais sera imité à la 24ème par Fran, mais le capitaine voit sa tentative trouver la main de Letizi.

La Corogne – PSG : le déluge parisien après la tempête

Après cette tempête, le PSG sort un peu plus et tente quelque chose. Sur le coté gauche, Okocha a le ballon, le nigérian bascule le jeu à droite d’une longue transversale en diagonale. Là-bas, c’est Algerino qui hérite du cuir, il déboule sur son couloir et centre devant le but. A la réception du centre, il y a Leroy, mais le gardien, Molina, repousse du poing au 16m50 avant que l’attaquant ne fasse quelque chose.

Le ballon arrive dans les pieds du sorcier nigérian, ce dernier reprend comme elle vient en demi-volée. Le tir de Jay-Jay rebondit sur la pelouse gorgé d’eau et trouve un tibia adverse, ce qui a pour effet de lober le gardien et d’ouvrir le score.

Surprise générale, à la demi-heure de jeu, un Paris malade mène au score chez le champion d’Espagne.

Le PSG revit, pousse et manque même de doubler la mise par l’intermédiaire de Ducrocq. Mais c’est juste avant la mi temps que Laurent Leroy inscrira son chef d’œuvre. Sur le côté droit, l’attaquant est à la lutte avec Danilo. Il effectue un petit pont sur ce dernier, enrhume Pablo d’un crochet de l’extérieur du droit puis rentre dans la surface. Il repique et c’est entouré de 3 joueurs espagnols qu’il décoche une frappe enroulée de 15m qui finit dans la lucarne.

Stupéfaction, les parisiens mènent 2-0 à la mi-temps et peuvent penser au quart de finale, l’objectif du début de saison. D’autant plus que le Milan AC est mené sur le terrain de Galatasaray, les raisons d’y croire sont nombreuses.

Classement du groupe B à la mi-temps

Galatasaray : 10 pts
Milan AC : 6 pts
Deportivo : 6pts
PSG : 5 pts

La Corogne – PSG : Une deuxième mi-temps et cinq buts

Pour cette deuxième mi temps, le Depor fait rentrer Pandiani pour espérer recoller au score. Mais les parisiens sont en état de grâce et vont alourdir la marque à la 55ème minute. L’arrière droit Algerino est lancé sur son coté, il accélère et centre à raz de terre au point de penalty. A la réception, c’est Leroy qui vient placer un plat du pied gauche qui crucifie Molina.

Le score est de 0-3 et quasiment sur le coup d’envoi nous allons voir le quatrième but de ce match. Sur un centre de Pablo venu de la droite, Pandiani reprend le ballon de la tête pour réduire le score. Dans la foulée du but, l’entraîneur de La Corogne fait rentrer Tristan. On joue alors la 59ème minute.

Une minute plus tard, l’espagnol qui vient de rentrer en jeu reprend de la tête un corner de Djalminha. Le numéro 9 réduit le score et enflamme le Riazor qui se met à rêver d’un retour épique.

Pour tenir son faible avantage, Fernandez, fait rentrer 2 joueurs à vocation défensive, d’abord Rabesandratana et puis Yanovski.

Deux minutes après la rentrée de ce dernier, Makaay, dans la surface, remet de la tête devant le but, un centre venu de la gauche. Et c’est Walter Pandiani qui surgit pour remettre les deux équipes à égalité.

La Corogne – PSG : Un dernier quart d’heure pour éviter l’humiliation

Quel retour, le stade explose et croit même à la victoire. De leur coté, les parisiens sont abasourdis, mais il faut se remotiver et tenir le score. Il faudrait même espérer marquer pour échapper à l’humiliation et ainsi ne pas devenir la cinquième équipe à se faire remonter 3 buts dans un même match. Pire en cas de but espagnol, mon club de cœur pourrait devenir la deuxième équipe à perdre un match après avoir mené 0-3.

Alors non ! Il n’est pas question de ça, bougez-vous et redevenez l’équipe des 55 premières minutes. Malheureusement, tout bon supporter du PSG sait que ce genre de chose est gravé dans l’ADN de notre club chéri.

On joue la 84ème minute, corner à droite botté par je ne sais pas qui. Je vais vous avouer que je n’ai plus trop envie de chercher qui a tiré ce corner, mais Djalminha doit en être l’auteur.

Bien évidement, vous vous doutez de la suite. Corner, tête de Pandiani, triplé en une mi-temps pour l’uruguayen, 4-3, humiliation, désarroi, honte et bye bye la coupe d’Europe.

Il aura fallu 30 minutes au Deportivo La Corogne pour s’offrir la qualification et l’un de ses plus beaux exploits sur la scène européenne.

Nous sommes le 7 mars 2001 et je vais faire un anachronisme en empruntant un concept qui fera son apparition 16 ans plus tard. Ce soir-là, le club de la capitale s’est pris la première remontada espagnole de son histoire.

La fin de saison après ce La Corogne-PSG

Le PSG sauvera quand même l’honneur en arrachant une victoire dans cette deuxième phase de ligue des champions. Les parisiens battront Galatasaray 2-0. C’est sur cette note positive que l’aventure européenne s’arrête pour cette équipe qui, sur le papier, avait un charme fou.

En championnat, le club finira 9ème en n’empochant que 2 victoires sur ses 6 derniers matchs. Le FC Nantes terminera premier, 4 points devant le futur ogre du football français qui dominera le championnat pendant 7 ans.

La Corogne-PSG, la naissance d’une passion

Alors pourquoi vous parler de cette saison, de ce match et non pas d’un souvenir plus heureux. Car, je l’ai déjà fait avec mon article sur Sochaux-PSG et c’est aussi tout simplement un de mes souvenirs les plus marquant en tant que supporter. J’avais 13 ans, mon premier maillot du PSG, la première fois que je pouvais vraiment suivre tous les matchs du PSG en C1, les « multifoot » en écoutant Sport O’ FM.

Et c’est vraiment ma toute première déception en tant que supporter du PSG. Même si la finale de la Coupe de Ligue contre Gueugnon perdu la saison précédente reste quand même douloureuse.  Mais la deuxième place du club en championnat et la perspective de la C1 avait atténué cela.

Au final, le club avait superbement démarré pour finir en eau de boudin dans le milieu du classement. Cela me rappelle aussi mon année scolaire 2000-2001, qui au final ressemblait à la saison du PSG. Comme mon club de cœur, cela avait bien commencé pour finir en avertissement travail et conduite.

Mais c’est cela être supporter, accepter les bons moments comme les mauvais et nous savons tous qu’après cette saison, il nous a fallu être fort pour supporter les épreuves que notre club adoré nous à fait subir.

Mais malgré tout, même après cette désillusion du 7 mars 2001, j’ai continué à crier : Allez Paris !! Et seize ans plus tard, la perspective me permet d’y ajouter : demain l’Europe sera Rouge & Bleu. A moins que le Real de Madrid ne vienne s’en mêler.

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Comme Ole Gunnar Solskjær en 1999, je suis le joker de luxe de DV. Heureux propriétaire du suffixe -Owski. "Qu’importe : on pourra même me traiter de fou, il n’y a que ces couleurs Parisiennes qui illuminent mon cœur. Et à chaque blessure, il saigne ce cœur-là. Mais il s’enflamme encore." Francis Borelli