Neymar. Paulinho. Dani Alves. Marcelo. Allisson Becker. Cette sélection brésilienne a fière allure. Mais aucun Brésil n’a été aussi fort que le Brésil de 1982. Car ce Brésil, c’est le Brésil vrai. Et c’est un beau football qu’ils ont pratiqué. Retour donc, sur ce Brésil, qui aurait peut-être dû remporter le mondial.

Ils m’ont dit : « j’arrête de fumer »

Quand Telê Santana annonce sa liste pour le mondial de 1982, il sélectionne une majorité de joueurs évoluant au Brésil. Et nomme un certain Socrates capitaine de l’équipe. Et celui-ci, avant le mondial, a pris une décision forte. Avant la compétition, et ce pour une durée de quelques mois, il arrête de fumer. Et sa décision est d’ailleurs reprise par quelques uns des ses coéquipiers. Les joueurs brésiliens sont déterminés. Ils veulent gagner la compétition. Et ils veulent pratiquer le plus beau football qu’il n’aient jamais pratiqué. C’est donc avec des entraînements intensifs qu’ils se préparent. Les joueurs brésiliens sont préparés comme jamais, avec notamment des adaptations à la chaleur intense de l’Espagne. Parce qu’il faut être prêt pour passer de l’hiver brésilien à l’été espagnol !

Ce groupe des 22 compte notamment dans ses rangs Roberto Dinamite. Et bien que le milieu de terrain Falcão soit un des meilleurs de l’époque, sa place est remise en question. En effet, à part Dirceu, il est le seul à ne pas jouer au Brésil. Et Telê Santana craint que mettre des joueurs n’évoluant pas au Brésil risque de briser l’équilibre de l’équipe. Mais Socrates fait pression sur son entraîneur pour mettre les meilleurs sur le terrain. Et Falcão rentre dans le onze. Dans un 4-4-2 évolutif, Zico, Socrates, Falcão, Roberto Dinamite, Eder et Serginho font vivre le ballon. L’équipe semble plus forte que jamais. Il n’y a pas d’autre option que la victoire, tant cette équipe semble au dessus. Le premier tour est une formalité. Le Brésil s’impose face à l’URSS, l’Ecosse et la Nouvelle-Zélande. Et passe la phase de poule.

Ils ont perdu…

Mais l’histoire aurait été trop belle. Car le Brésil, comme les Pays-Bas lors du mondial argentin, pratiquent le plus beau football. Et perdent. Car lors de la deuxième phase de poule, le Brésil s’impose face à l’Argentine, et doit absolument au moins faire match nul contre l’Italie pour se qualifier pour les demi-finales contre la Pologne. Cette Pologne finira troisième de la coupe du monde. Censée être l’adversaire le plus faible du mondial, cette Pologne était affaiblie par la suspension de Zbigniew Boniek. Et la demi-finale verra la Pologne perdre. Une Pologne qui finira troisième de ce mondial. Mais revenons à notre Brésil.

Le Brésil doit faire nul contre l’Italie, mais refuse de jouer la défense. Socrates et les siens sont motivés à fond pour remporter la compétition. Et malgré l’ouverture du score de Paolo Rossi à la huitième minute, Socrates égalise quatre minutes plus tard. Le Brésil semble être prêt pour être face à son destin. Mais Rossi récidive peu avant la demi-heure de jeu. Socrates va lentement poser le ballon pour le coup d’envoi, pour remotiver ses coéquipiers. Mais rien ne se passe comme prévu. Le Brésil passe une heure à buter contre la défense de l’Italie. Et quand Falcão égalise, nombre de joueurs ne peuvent retenir leur larmes.

Mais quatre minutes après, Rossi inscrit son troisième but de la soirée. Le Brésil ne reviendra plus au score. A force de vouloir gagner, et de ne pas préserver le match nul qui les qualifiait, le Brésil est éliminé. Ils ont peut-être pratiqué le plus beau football de l’histoire. Mais ne gagnera rien. Socrates dira que jamais une équipe du Brésil n’aura joué comme la sienne. Il avait raison. Mais le destin est souvent plus fort que les hommes. L’Italie s’imposera, le Brésil mettra du temps à s’en relever.

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