Figure historique du football français, Loulou nous a quitté, le jour de son 74ème anniversaire. Une annonce qui ne laisse personne indifférent…tout le monde aime, aimait Louis Nicollin et tout le monde le regrette. Portrait du désormais ex-président montpelliérain.
S’il y a bien une personne chez qui la franchise et le caractère étaient reconnus dans le monde du sport français, c’était bien lui. Dans ce monde-là comme dans celui des affaires, Loulou s’est fait tout seul, mais toujours en gardant proche de lui sa famille, et ses grands amis. « La famille, c’est super-important. En fait, je suis celui qui en branle le moins. C’est moi qui décide, mais c’est mes fils, mes directeurs et mes gars qui font le boulot ». Une déclaration si honnête parmi tant d’autres, représentative du personnage.
La sueur au plus jeune âge
Si Nicollin ne « branlait rien » à la fin de sa carrière, c’est en partie grâce aux efforts qu’il a effectué, alors tout jeunot. Dès son 15ème printemps, le p’tit Louis signe son premier contrat professionnel dans une entreprise de ramassage de déchets. Pas besoin de diplômes, il se retrouve pendant 3 années (jusqu’à sa majorité) à côtoyer des anciens prisonniers, ces derniers lui apprenant quelques règles du business. La majorité arrivée, il passe le plus vite possible son permis poids-lourds et part sur les routes avec ses déchets. Une activité familiale qui l’occupera pendant une bonne partie de sa vie.
Arrivé en 1977, il prend la direction de cette entreprise. Principalement basée à Montpellier, elle compte près de 500 salariés. Loulou va développer le business, et l’entreprise s’impose sur une grosse partie des marchés en France (dont les îles) mais aussi en Belgique et au Maroc. Aujourd’hui, ce sont 4 500 personnes qui composent son entreprise de poubelles. Les poubelles c’est pas forcément la classe, mais ça rapporte des pépettes ! En tous cas, le gars a le sens du business, et va mettre cette qualité en action pour investir dans le football.
Le MPSC, bébé de Nicollin
En 1974 (avant de prendre la tête de son entreprise donc), Nicollin devient président du Montpellier Paillade Sport Club, alors en division d’honneur. Avec un peu de moyens et l’aide du maire de la ville, le club du Sud rejoint la première division en seulement 8 années. Le premier titre majeur du club sera un championnat de D2 en 1987, avant de remporter la Coupe de France trois années plus tard. C’est en 1989 que le club change de nom pour Montpellier Hérault Sport Club, nom toujours d’actualité aujourd’hui.
En 2012, le MHSC connait son plus grand succès avec la victoire finale en Ligue 1, malgré l’arrivé du grand PSG. A ce moment-là, Loulou sort une phrase qui restera dans les mémoires : « Je me mets à la place du président du Paris Saint-Germain qui a un budget de je ne sais pas combien. Quand il voit celui de Montpellier, il doit se poignarder le cul avec une saucisse, le mec (sic). Et encore avec une saucisse, ça ne fait pas trop mal ».
Nicollin, partout en France
L’homme d’affaires n’était pas présent que dans le foot. Dans le rugby bien évidemment, il fait son entrée dans le capital du Montpellier Hérault Rugby Club et prend une place encore plus grande dans le sport montpelliérain, ville connue pour être une ville de sport. Il investit également dans le basket et dans le handball parisien. Mais toujours avec des gars de son entourage, des gars de confiance. Et c’est pas fini ! Loulou gérait également une boîte de nuit dans le Gard ainsi qu’un élevage de taureaux.
Toutes ces activités ont également permis à Nicollin d’obtenir plus de marchés pour son entreprise de déchets, et d’en faire un homme aussi polyvalent que passionné. Seule la mort pouvait le séparer de tout ceci… Passionné et passionnant, Loulou restera dans le cœur de tous les montpelliérains. Et de tout le sport français.
Des déclarations mythiques
Qualité mais parfois défaut, le franc-parlé de Loulou restera gravé dans les mémoires. Voici, grâce à linternaute.com, une petite sélection de ses meilleures citations : cliquez ici.