Lors de divers entretiens, Kévin Gameiro, le buteur madrilène, s’est exprimé.
En quoi votre séjour espagnol, entamé en 2013, a-t-il changé votre jeu ?
J’ai appris à moins me disperser dans mes déplacements. Je sais gérer les temps où je dois souffler dans un match, ce qui me permet de prendre les bonnes décisions quand je vais vers le but. Mais c’est aussi lié à l’âge et à l’expérience. Quand tu es jeune, tu veux courir à droite, à gauche, tu t’éparpilles plus. Maintenant, je sais à quel moment effectuer les appels. Et puis, avec des bons passeurs à vos côtés, c’est plus facile.
On a le sentiment que vous avez aussi progressé dans la conservation du ballon.
Oui, surtout à Séville. On me demandait d’être un point d’appui pour l’équipe. Alors, si je perdais le ballon dès que je le recevais, ça pouvait poser problème (il sourit). Mais je travaille aussi différemment et davantage depuis que je suis en Espagne. Je me sens plus fort sur mes jambes parce que je fais plus de musculation, du gainage surtout, en arrivant plus tôt aux entraînements. D’ailleurs, je ne fais pas que de la fonte… Je me sens mieux physiquement qu’en France, et quand je suis en duel avec un défenseur, je me sens plus solide.

Gameiro : « Je reste un joueur d’instinct »

Donc, vos progrès dans la conservation reposent sur un travail physique différent, pas sur des progrès techniques ?
(Il coupe.) Je reste un joueur d’instinct. En Espagne, j’ai beaucoup plus de ballons qu’en France, donc, forcément, je progresse dans son utilisation. Mais je vous le répète : là où j’ai réalisé le plus de progrès, c’est physiquement. Je ne me fais plus bouger comme avant.Que vous a apporté Unai Emery, votre premier entraîneur en Espagne ?
C’est lui qui m’a demandé de travailler beaucoup plus en dehors des entraînements. Ce que je ne faisais pas du tout. Je n’étais pas un bosseur comme ça.

Vous avez refusé le Barça cet été… C’est un choix étonnant, non ?
Cet été, j’avais le choix entre aller au Barça ou venir à l’Atlético. Mais que voulez-vous que j’aille faire au Barça ? Il y a Neymar, Messi et Suarez. Il y a des joueurs comme ça qui veulent jouer tous les matches, qui refusent de sortir même à dix minutes de la fin. Avec Ibra, c’est ce qui s’est passé. Le mec avait faim et, en plus, il était performant sur le terrain. J’ai accepté la décision du coach (Carlo Ancelotti). Je me disais que quoi que je fasse, je serais remplaçant. C’était comme ça. Je ne sais pas pourquoi je l’ai accepté. Aujourd’hui, je ne me laisserais pas bouffer comme ça. Et s’il le fallait, j’irais parler au coach.  Je montrerais mon caractère dès le départ.

Gameiro : « Griezmann ? C’est un régal »

Le duo Griezmann-Gameiro semble bien fonctionner…
Avec Antoine Griezmann, c’est un régal. J’adore jouer avec lui. Je suis plus à l’aise à deux devants. Chaque passage dans chaque club, chaque entraîneur m’a permis de progresser. Les entraîneurs étaient tous différents. Je suis venu à l’Atlético Madrid dans un 4-4-2 comme à Lorient et pour moi c’est le top. La ferveur des stades en Espagne, c’est le top. À Séville c’était un club magnifique, avec deux gros clubs dans la ville, avec une ambiance spéciale. En France, les gens ne sont pas passionnés comme en Espagne. J’ai eu Emery au téléphone avant qu’il aille au PSG. Je lui ai dit que c’était un bon club pour lui. J’ai gardé des rapports avec lui. Tu peux discuter avec lui, t’engueuler avec lui, mais deux jours après si tu te donnes à fond à l’entraînement, il te fera jouer. C’est un entraîneur particulier.
On a eu récemment le retour de Gameiro chez les bleus après une longue absence…
Je suis revenu de loin. Je n’étais pas revenu depuis quatre ans. La période était assez longue, mais j’ai toujours bossé dans mon club pour retrouver l’équipe de France. J’espère rester dans ce groupe là le plus longtemps possible. Mais il faut toujours travailler et garder ses objectifs en tête. J’aimerais bien gagner encore un trophée cette saison. Faire une Coupe du monde c’est l’objectif pour moi.
A propos NSOL 835 Articles
« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)