En mai 2017, en officialisant la signature de son entraîneur Quique Setién, le Bétis Séville a pris un tournant majeur pour son avenir. Retour sur la révolution Quique Setién.

Histoire d’un pari

Quique Setién s’engage avec le Betis fin mai 2017, à l’issue d’un championnat terminé à une inquiétante quinzième place pour les Sévillans. Le coach lui, sort de deux années réussies à la tête de Las Palmas, deux maintiens et un jeu produit certes risqué – ils terminent la saison avec la troisième pire défense de Liga – mais surtout très séduisant. Quique Setién prône un jeu de passes et de possession propre, tourné vers l’offensive.

Il oblige son gardien et ses défenseurs à sortir la balle rapidement au sol, quitte à prendre tous les risques. Le pressing imposé par ses attaquants et son jeu offensif à outrance font de lui un entraîneur spectaculaire. Pour sa première saison au Bétis, il recrute intelligemment des joueurs comme Boudebouz, le milieu complet du PSV Guardado ou celui qui sera son meilleur buteur Sergio León. Les fans du Bétis perdent néanmoins leur grand espoir au milieu, Dani Ceballos, parti rejoindre la capitale et le Real. Les blanquiverdes enregistrent en janvier 2018 leur arrivée la plus prestigieuse, celle de Marc Bartra en provenance de Dortmund. L’ancien barcelonais vient pour solidifier une défense fragile et apporter toute sa classe balle au pied.

Rebonds

Le Bétis réalise une saison pleine de rebondissements. Capables du meilleur comme du pire, les Sévillans menés par l’excellent Fabián Ruiz au milieu et l’enfant du club Joaquín alternent entre de lourdes défaites- comme le 5-0 à Eibar ou le 6-3 face à Valence – et moments magiques comme la victoire monumentale 5-3 dans le derby. La première en championnat depuis 2012. Le Betis termine néanmoins sixième, deux points devant l’ennemi et clôture une saison incroyable.

Avec une défense passée à trois mais toujours aussi fragile malgré l’arrivée de Bartra, le Betis réalise l’exploit de finir cinquième avec une différence de buts négative ! Mais là n’est pas l’important, les fidèles supporters du Benito Villamarín pourront revivre les frissons européens du jeudi soir. En cette saison européenne, Quique Setién se donne les moyens de ses ambitions en faisant venir le milieu défensif portugais William Carvalho, l’arrachant ainsi aux plus grands clubs européens. Setién possède aussi une des révélations de la saison passée, le virevoltant nippon Inui. Le Betis doit cette année confirmer son nouveau statut d’outsider en Liga derrière les trois géants et Valence.

Et malgré la perte de son maestro Ruiz, le Betis pourrait montrer plus que jamais qu’il est le successeur, à moindre échelle, du grand Barça de Guardiola. Et la victoire 1-0 face au FC Séville lors du derby rappelle que le Bétis est capable de tout.

Auteur : @cbenelem