Le penalty ne paraît pas être le plus geste le plus difficile de ceux que le football compte. Pourtant, pour certains, il est plus difficile que beaucoup d’autres. Retour sur le soir où Martin Palermo rata trois fois l’occasion de marquer, à neuf mètres quinze.

Un beau onze

L’histoire prend place en 1999. La Colombie affronte l’Argentine en match de poule d’une Copa America qui prend place au Paraguay. L’Argentine se présente avec Marcelo Bielsa en entraîneur. German Burgos garde la cage argentine, derrière une charnière Ayala – Samuel, avec Vivas et Sorin sur les côtés. Le milieu à trois se composait du fou furieux Diego Simeone, de l’inusable Javier Zanetti et du délicieux Chino Recoba. En attaque, alors que Barros Schelotto et Kily Gonzalez sont titularisés sur les côtés, c’est Martin Palermo qui est seul en pointe.

Ce soir-là, Martin Palermo n’est qu’un simple joueur de Boca Juniors. Il a 25 ans, n’a pas encore remporté la Copa Libertadores 2000, n’a pas encore échoué en Europe… et surtout n’est pas encore devenu une légende de Boca avec 236 buts sous le maillot bleu et jaune.

En face, l’équipe colombienne n’est pas fabuleuse. René Higuita a pris sa retraite, et c’est Calero qui est titulaire. Dans un 4-4-2 très académique, la défense Quintana-Cordoba-Bermudez-Viveros est titulaire derrière le milieu Grisales-Lozano-Bolano-Betancourt et le duo d’attaque Hamilton Ricard-Bonilla.

Un match pour l’histoire

Le match commence bien pour l’Argentine, avec l’obtention d’un penalty à la 5e minute. Palermo, qui avait inscrit un doublé pour le premier match, s’avance, et le frappe sur la barre. Cinq minutes plus tard, la Colombie inscrit un but sur penalty grâce à Hamilton Ricard. Mais en ratera un au retour des vestiaires, grâce à un bel arrêt de German Burgos. Javier Zanetti étant expulsé à la 69e, le match commence à chauffer. Mais l’Argentine obtient un penalty. Que Martin Palermo frappe sur la transversale à nouveau. En guise de punition, Edwin Congo, entré en jeu, inscrit un but sur contre (2-0, 79e). Et Montano fera de même dix minutes plus tard (3-0, 87e). L’Argentine croit pouvoir sauver l’honneur grâce à un penalty un peu généreux… que Palermo frappe sur le gardien. Palermo ne jouera plus en équipe d’Argentine jusqu’en 2010. L’Argentine se qualifiera in extremis pour le mondial sud-africain grâce à un but dans les dernières secondes de Martin Palermo !

Ces penaltys auront une forte influence sur la carrière de Martin Palermo. Mais ne gâcheront pas son talent. Car il est entre temps devenu une idole à Boca, notamment grâce à ces deux chefs d’œuvres : une tête de quarante mètres (cf. vidéo) et un lob du milieu de terrain. Comme quoi, le penalty n’est pas toujours le geste le plus facile !

A propos NSOL 837 Articles
« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)