Avant le déplacement à Lyon, Ciani était l’invité de l’émission Le Vestiaire. Il raconte des anecdotes.

Son retour à Lorient

« Avec Lorient, je suis arrivé le lundi et j’ai joué le samedi (rire). A la base, je ne suis même pas revenu pour y signer, mais car mon contrat avait été résilié à l’Espanyol Barcelone lors du dernier jour du mercato. J’ai d’abord demandé à Bordeaux si je pouvais m’entraîner avec eux, en attendant juste un peu, afin que mes touches se concrétisent, notamment en Angleterre, où rien ne s’est finalement fait… Donc je demande aux Girondins, mais ils refusent car ils avaient déjà refusé cela à Marouane Chamakh et à Ludovic Obraniak. Pourquoi ce refus ? C’est le nouveau coach qui n’a pas voulu, comme il n’avait déjà pas voulu pour les deux autres…

Bref, suite à ce refus j’ai été demande à Christian Gourcuff (son ex entraîneur chez les Merlus, NDLR), dont je suis encore très proche, si je pouvais venir m’entretenir du côté de Rennes, mais il m’a dit non car il avait déjà un effectif énorme pour bien m’accueillir ; et du coup je me suis retrouvé à Lorient, où j’avais déjà joué et où je connaissais Sylvain Ripoll, ex adjoint de Gourcuff. Lui a accepté que je vienne m’entraîner avec eux. J’arrive le lundi, le mardi ils me proposent un contrat et le samedi… je suis sur le terrain. Je suis même devenu capitaine par la suite. Quand j’arrive, on était déjà sur quatre défaites de suite et puis on en a alors concédé une 5ème. Commencer un championnat ainsi, ce n’est jamais facile… Mon capitanat ? Il est arrivé avec Bernard Casoni, qui a remplacé Sylvain, mais avec Ripoll c’était déjà dans les tuyaux, on en parlait, donc cela s’est fait très naturellement, suite à une discussion avec le gardien Benjamin Lecomte, qui était le précédent capitaine. »

La saison avec Bordeaux 2009-2010

« On est champion d’automne avec 11 points sur le deuxième, qui était Marseille. On gagnait tout. On était qualifiés et en course pour tout encore… On était sur un nuage et on perd la finale de la Coupe de la Ligue. A cette époque-là, on jouait la Coupe de la Ligue le samedi, et le mardi on jouait le quart de finale de Champion’s League. Laurent Blanc met l’équipe qui va jouer titulaire face à Lyon en quart de finale. On était morts. On n’avait pas du tout la tête à la Coupe de la Ligue, on s’était dit que c’était l’occasion de faire jouer ceux qui jouaient un peu moins comme David Bellion ou Franck Jurietti. On perd ce match et on était fatigué physiquement, pas mentalement. Ça nous a tués, ça nous a mis dedans, on a perdu deux matches super importants en une semaine. »

Blanc chez les bleus

« Je pense que ce départ-là nous a ‘tués’, car on était vraiment en très, très bonnes relations avec le staff de Laurent Blanc et de Jean-Louis Gasset, et tous les autres. Tout se passait très bien, et le fait qu’il nous dise ça, ça nous as touchés, vu le timing, et du coup… On était sur une fin de saison très importante, avec la lutte pour le titre de champion de France, mais je pense que, inconsciemment, Laurent Blanc s’est sorti mentalement du championnat. C’est probablement pour cela qu’il a pris le risque de mettre la même équipe pour la finale de la Coupe de la Ligue et le quart de finale aller de la Ligue des Champions à Lyon, trois jours après (deux défaites 3 buts à 1, contre Marseille et à Lyon, NDLR). J’ai l’impression qu’il n’était plus dedans, et ça on le voyait même aux entraînements… Le plus perturbé par tout ça, c’était lui.

Il a essayé de cacher son départ pendant un petit moment, mais tous les matins, dans les journaux, on voyait l’info faire les grands titres. Donc il a fini par nous le dire. Et son comportement s’en est ressenti. Pour un joueur, vu qu’on est sur le terrain, on reste dedans, on veut gagner, mais c’était compliqué pour lui, donc on était touchés. Surtout les joueurs qui avaient eu une très bonne relation avec lui, car ils savaient qu’ils n’allaient plus travailler avec lui. On ne ressentait pas de trahison, mais on a été déçus par cette annonce, car elle arrive quand on commençait à perdre des points, à se faire rattraper par Marseille, contre qui on perd la finale de la Coupe de la Ligue. On se fait éliminer en Ligue des Champions par Lyon après avoir gagné le retour 1 à 0 chez nous, mais en ayant perdu l’aller 3 à 1… C’est dur pour nous. Et lui il avait vraiment un comportement détaché. Je l’ai vécu comme ça, je n’étais pas le seul. Derrière, il s’est concentré sur la France, et, avec le recul, on ne peut pas lui en vouloir, car c’était une annonce importante, même si on doit rester professionnel vis-à-vis du club. Ce n’est pas non plus la faute du président de Bordeaux, c’est à cause de la la fédération, qui a fait ingérence… »

Sa sélection en Bleus

« On peut voir cette sélection comme un cadeau empoisonné, mais moi j’estime que non. C’est quand même une sélection en Équipe de France. S’il fallait la refaire demain, en sachant le résultat, je la referai… Je suis super heureux d’avoir pu vêtir le maillot des Bleus, face à la meilleure équipe du monde à ce moment : la grosse équipe d’Espagne. J’arrive dans un groupe France un peu malade, assez touché. C’était avant Knysna, juste avant la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Le bus ? Nan, je n’y étais pas (rire). Mais le sélectionneur, Raymond Domenech, était déjà décrié par rapport aux mauvais résultats. Je sens une atmosphère tendue, compliquée…  »

« Entre Bordeaux et l’Équipe de France, c’est vrai que ça fait beaucoup de nouvelles choses sur la saison pour moi, mais, en toute modestie, je pense que c’était mérité car j’avais franchi un palier à chaque fois. J’étais titulaire chez le champion de France, on jouait la Ligue des Champions, on était encore en course pour les quarts de finale, face à Lyon, et moi je fais une très grosse saison, je joue, je suis en confiance, j’ai des appels du sélectionneur, donc tout va bien… Ma convocation, c’est dans la lancée de ce que je faisais. Après, voilà, ça tombe contre l’Espagne, dans une équipe française qui se cherche, donc on perd 2 buts à 0. »

« Seulement’ 2 à 0 j’ai envie de dire, car on voit qu’aujourd’hui une équipe de France en meilleure forme a aussi perdu à domicile sur le score de 2 à 0 contre l’Espagne, qui est un peu moins forte. J’aurais pu tomber contre une équipé moins forte, mais je suis tombé contre la meilleure (rire), et donc cela a été ma seule et unique sélection. Cette première m’a ‘tué’ (sourire) ! Je ne suis pas revenu pour la Coupe du Monde, puis il y a eu le changement de sélectionneur, avec Laurent Blanc, mon coach aux Girondins, qui est devenu sélectionneur. Mais l’équipe de Bordeaux n’était plus la même pour que je sois rappelé… Tout était différent. »

 

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