On m’a souvent reproché d’être défavorablement incliné en faveur du Paris Saint-Germain. Mais, une fois n’est pas coutume, je vais cette fois prendre la défense du club de la capitale. En effet, le PSG est actuellement pris dans une polémique autour d’un temps additionnel jugé excessif contre le RC Strasbourg Alsace. Neuf minutes avait alors été accordées par l’arbitre de la rencontre. Un temps que nombre d’observateurs ont jugé en faveur du Paris SG. Et un temps de neuf minutes, inhabituel, qui aurait été fait exprès pour permettre au PSG d’égaliser. Mais il n’en est rien. Explications.

Neuf minutes, pourquoi être choqué ?

Lorsque certains critiquent les neuf minutes accordées, ils avancent principalement le fait, que, jamais, les neuf minutes ne sont accordées en temps normal, à une équipe normale. Mais rappelons au lecteur que jamais un match ne suit le même scénario qu’un autre, et que jamais il ne faut reprendre une situation pour l’appliquer à un autre instant. Car l’arbitre, le scénario, le déroulé même change. Les spectateurs présents au stade peuvent légitimement critiquer le choix de donner neuf minutes en plus : parce qu’ils souffraient, parce qu’ils supportaient leur équipe dans le froid. Mais un média ? Un journaliste ? Peut-on réellement se dire qu’il faut critiquer l’arbitre parce qu’il a accordé neuf minutes de temps additionnel ? Surtout quand le déroulé de la rencontre n’est pas un déroulé tout à fait commun.

En effet, rappelons que Bingourou Kamara a du céder sa place à Alexandre Oukidja. Et l’on sait assez qu’un changement de gardien est bien moins anodin qu’un autre changement, et justifie au moins trois à quatre minutes de temps additionnel. En plus, il y a eu cinq autres joueurs qui ont fait leur apparition sur la pelouse. Et la ligue recommande de donner trente secondes à chaque fois qu’un changement est opéré, en arrondissant au supérieur. On est déjà à cinq voire six minutes trente de temps additionnel dû uniquement aux changements.

Quelqu’un serait-il d’assez mauvaise foi pour soutenir qu’un temps supplémentaire dû aux sorties de jeu et fautes de deux minutes trente est excessif ? Rappelons que vingt-cinq fautes ont été commises ! Même à compter de quatre ou cinq secondes par faute – ce qui est peu -, on arrive à deux minutes en rab’. Huit minutes trente, arrondies à neuf. Cela ne peut choquer personne.

Neuf minutes, l’exception ?

Ce qui a beaucoup choqué, en réalité, plus que la justification des neuf minutes, est la rareté de l’événement. Un peu comme quand Clément Turpin avait accordé un pénalty à retirer à l’ancien international suédois du Paris SG Ibrahimovic. En plus, cela touche le PSG, ce qui médiatise plus encore l’évènement. Mais ces neuf minutes ne devraient pas choquer ! En effet, bien souvent, le temps accordé ne reflète pas la réalité du temps perdu. Une étude britannique avait, lors d’un Arsenal-Watford la saison passée, compté seulement soixante minutes de temps effectif. Le temps additionnel aurait du s’élever à trente minutes, en théorie. Il n’en a rien été. Pourquoi ?

Cet avis est bien entendu entièrement personnel, mais je pense majoritairement que les arbitres n’ont pas le courage, souvent, d’annoncer un temps supplémentaire dépassant les cinq minutes. En effet, dans les matchs avec beaucoup d’arrêts de jeu, on va rarement au-delà des cinq voire parfois – mais rarement – six minutes de temps en plus. Pourtant, on l’a vu ci-dessus, ces minutes en plus seraient plus que justifiées.

Car les trois minutes de changement ne sont même pas toujours respectées, on en vient même à se demander pourquoi donner un temps additionnel, si l’on ne le respecte pas ! Comme par exemple lors de Nice-Lyon (0-5, deux minutes de temps en plus, arrêté au bout de quinze secondes !), ou du derby, ou aucun temps en plus n’a été donné. L’arbitre avait même sifflé à quatre-vingt-neuf minutes et quarante secondes, selon la montre Canal+.

Alors, ne faut-il pas envisager une réforme du temps additionnel ? Soit en passant à un temps effectif – dont je ne suis pas partisan -, soit en passant à un réel décompte de la part du délégué ou du quatrième arbitre. Car chacun sait que le temps additionnel est le plus excitant !

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