Le racisme dans le football

Les propos de Cantona il y a quelques mois portant sur la non sélection de l’attaquant français du Real Madrid Karim Benzema due à un racisme dans le football a fait grand bruit. Grand bruit à tel point que Didier Deschamps, le sélectionneur de l’Equipe de France a souvent eu à répondre a des questions sur son supposé racisme. Mais plus loin que cela, une question fondamentale est posée. Le football est-il empreint d’un racisme ? Je ne parle bien sûr pas uniquement des grands clubs, des sélections nationales ou même des clubs semi-professionnels, je parle en général du milieu du football. Aujourd’hui, interview d’un entraîneur d’un club amateur qui se fout de la couleur de peau…

Premier Club : « We are Open »

  • Convenir de l’entretien

Quand j’ai obtenu, dans ce premier club du district de la Loire, un entretien, outre ma surprise bien entendue évidente au fait qu’ils m’accordent une entrevue, il m’a fallu savoir à qui j’allais m’adresser. Au final, après moult négociations, j’ai réussi à avoir droit à l’entraîneur de l’équipe Senior 3. Ce dernier était tout à fait content de pouvoir s’exprimer à un organe de presse qu’il en oubliait même de demander quel était le mien. Nous appellerons dans la suite cet entraîneur Augustin. Augustin et moi-même nous sommes rencontrés dans un bistrot autour de quelques cafés. Ne vous inquiétez pas, j’ai passé les cafés en note de frais. En fait, notre entrevue a quand même durée près d’une heure. Je n’en espérais pas temps. Non pas que je n’étais pas convaincu d’avoir des questions. Mais c’était plutôt son attitude que je scrutais !

  • « Je me fous de la couleur »

Je vous propose désormais une retranscription de l’entretien que nous avons eu.

NSOL : Est-ce que vous avez l’impression que le racisme existe plus ou moins dans le football que dans le reste de la société ?

Augustin : Vous savez, moi, que mes joueurs soit rouge, blancs, jaunes ou noir, pour faire ma composition, je m’en fous. Ce que je veux, c’est que les mecs que j’ai sous mes ordres soient performants le week-end quand ils jouent, et, le plus important, qu’ils prennent du plaisir. Parce que on ne joue pas pour la compétition dans notre club, on joue pour se faire plaisir, se défouler.

NSOL : Donc la couleur de peau n’entre absolument pas en ligne de compte dans votre jugement.

Augustin : Non, après c’est sûr que quand un mec prend sa licence, je vais, mais comme beaucoup de gens, l’évaluer physiquement. Et, pardonnez-moi, mais peut-être aussi que si je vois que le mec est un « grand noir physique », je vais le mettre plus volontiers en défense que numéro 10.

NSOL : Dans votre équipe, vous avez déjà eu, entre les joueurs, à souffrir de racisme ?

Augustin : Non. Après des fois on entend dans les vestiaires des trucs comme « sale nègre tu sais pas faire une passe », mais je ne pense pas que ça soit méchant. Ils ne pensent pas ce qu’ils disent. Jamais j’ai eu un joueur qui était discriminé en raison de sa couleur de peau dans l’équipe, déjà que je galère à trouver des titulaires, je vais pas me faire c*** à les discriminer !

NSOL : Et dans les équipes adverses, vous avez déjà eu l’impression de voir du racisme ?

Augustin : Je suis pas dans leurs vestiaires. Après c’est vrai que deux ou trois fois, j’ai entendu des remarques un peu limite. Je vais pas dire des noms d’équipe ou quoi, mais c’est vrai que bon… Mais on a jamais lancé de bananes à mes joueurs.

NSOL : Pardonnez-moi, mais je ne vous ai jamais parlé d’une couleur de peau en particulier dans les questions que je vous ai posé. Est-ce que vous avez parfois l’impression que ce racisme peut se faire contre les blancs ou les maghrébins ?

Augustin : Dans mon équipe, on est à peu près quinze. Sur les quinze, c’est 5-5-5. Autant de blancs que de beurs (sic) que d’africains (re-sic).

NSOL : Dernière question… Quel est votre aperçu sur ce qui pourrait s’apparenter au racisme dans le football professionnel ?

Augustin : Les supporters parfois sont racistes. Après je sais pas exactement, mais en Russie ou dans les pays de l’est (sic) comme la Pologne ou la Hongrie, parfois ouais…

Retrouvez bientôt la suite de notre enquête…
A propos NSOL 835 Articles
« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)