Yunis Abdelhamid est la nouvelle recrue du Stade de Reims. Retrouvons ses premiers mots.

Yunis, tu n’as pas un parcours « classique » dans le sens où tu n’es pas passé par un Centre de Formation. Comment as-tu démarré dans le foot ? 
Y. Abdelhamid : « J’ai commencé dans mon quartier, à Paul Valéry (Montpellier). Ensuite j’ai rejoint à 13 ans Montpellier Arceaux puis l’ASPTT. Sur cette période, j’ai toujours joué en district, sauf en U18 première année où on était en DH. En U15 j’avais fait quelques essais mais ils n’avaient pas été concluants. À cet âge là je voulais être pro, c’était un rêve de gosse. J’ai ensuite rejoint l’AS Lattes et je commençais à me dire que j’étais au maximum… Mais petit à petit j’ai progressé en enchaînant avec les séniors. »

C’est à ce moment là que l’AC Arles-Avignon se manifeste…
« Oui ils m’ont appelé pour un essai. Ils recherchaient un défenseur central et l’équipe avait l’objectif de monter. Je savais que c’était pour la réserve mais dans un club pro on se dit toujours qu’il peut y avoir des passerelles… J’ai hésité car j’avais deux collègues pour qui ça s’était mal passé et j’avais une proposition de contrat de professionnalisation dans un cabinet d’expertise-comptable. J’ai pris le risque quand même. J’ai mis le travail de côté et j’ai fait une saison pleine, avec seulement du foot. Je mangeais foot, dormais foot, vivais foot pour la première fois. »

La découverte du monde professionnel a-t-elle nécessité une période d’adaptation ?
« 
Du point de vue club, Arles-Avignon restait assez familial même si c’était un club pro donc l’adaptation n’était pas trop dure. Mais sur le terrain c’était autre chose. J’ai fait mon premier entraînement avec les pros quelques mois après être arrivé pendant une trêve internationale. Sur mon premier ballon je me dis « Ça va être dur ! » (sourire). Il y avait un monde entre la DH où j’étais peut-être au dessus et la Ligue 2 où j’étais en dessous. Mais ça m’a motivé. Quand tu connais tes points faibles et tes points forts c’est à toi de travailler et ça a été ma ligne de conduite pour toute ma carrière. »

À partir du moment où tu as intégré le groupe pro, tout est allé assez vite… 
« Oui ça a été rapide car j’ai eu la chance d’enchaîner les matchs. J’ai fait ma première rencontre le 16 décembre 2011 contre Sedan (0-0). Je me souviens de la première action où je loupe mon contrôle et je coûte presque un but à l’équipe (sourire). Et ensuite je fais des saisons pleines. Malgré mon âge, je suis toujours attentif à ce que mes entraîneurs peuvent dire, pour continuer à progresser. Après Arles, je suis parti à Valenciennes et là j’avais l’impression de rentrer dans une autre dimension avec les supporters, les infrastructures… Ce qui m’a marqué là bas c’est que toute la ville s’est mobilisée alors qu’on jouait le maintien, c’était beau. Et mentalement ça forge de jouer un maintien. »

Tu connais bien la Ligue 2, quel regard portes-tu sur le championnat ? 
« Pour moi ce n’est plus de la Ligue 2 mais presque une Ligue 1 bis quand on voit les gros clubs qui y participent. Il y a beaucoup de prétendants potentiels à la montée. La Ligue 1 est vraiment séparée en deux, il y a les grosses équipes, techniques où ça joue vite…et il y a le deuxième partie qui ressemble plus à de la Ligue 2. Moi je suis plus fort dans les duels, je vais au charbon donc j’aime bien le championnat de Ligue 2 mais je m’adapte surtout à l’équipe adverse. »

Tu arrives de Dijon, que t’as apporté cette saison en Ligue 1 ? 
« C’est une très belle expérience et une saison historique pour le club. Même si j’aurais aimé avoir un peu plus de temps de jeu, je suis fier d’avoir pu contribuer au maintien du club. Aujourd’hui, c’est une page qui se tourne et j’ouvre un nouveau chapitre avec Reims. Le club a un bon projet sur le long terme, c’est un club qui veut retrouver le plus haut niveau. Le SDR est rentré en contact très tôt avec moi, contrairement à d’autres clubs qui m’ont sollicité j’ai senti que c’était une volonté commune des différents acteurs avec qui j’ai été en contact, donc j’ai accepté sans hésitation. »

Quels sont tes objectifs, collectifs et individuels, cette saison ? 
« Mes premiers objectifs sont de faire une bonne préparation et de bien m’intégrer dans le groupe pour être prêt dès le premier match. On va jouer pour gagner et se préparer pour ça, ensuite on verra durant la saison les objectifs que le groupe se donnera. Après d’un point de vue plus personnel, je voudrais enchaîner les matchs et prendre du plaisir pour être performant, et si j’y parviens, retrouver l’équipe nationale. »

Propos de Yunis Abdelhamid via SdR
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