Xavier Gravelaine s’est exprimé à propos de son équipe et du mercato. Tous propos via Stade Malherbe de Caen.

Bilan de la saison dernière

« C’est la saison la plus difficile qu’on ait eu à gérer. On a fait preuve d’une irrégularité qu’on n’avait jamais connue depuis notre retour en Ligue 1. On a été très bons face aux gros, mais pas contre les équipes de notre championnat. Cette saison a été usante, fatigante, tendue pour tout le monde. On a eu six-sept mois compliqués à gérer avec une pression grandissante, mais on est resté solidaire malgré un environnement un peu compliqué lié aux résultats.

La sagesse et l’expérience de notre président (Jean-François Fortin) ont encore prévalu. On a analysé tout ce qui n’a pas été. On ne va pas se chercher d’excuses. Maintenant, on est toujours en L1. L’évolution du club est positive. On est dans une phase de stabilisation de cinq ans en Ligue 1 ce qui n’est plus arrivé à Caen depuis la période 1988-1995.

Par rapport à l’analyse de Patrice (Garande) dans les médias, sur le fond, je peux la comprendre, mais sur la forme, elle a été maladroite. Il a commis une erreur, il le sait et il va la réparer à la reprise. D’habitude, Patrice voit les joueurs à la fin de la saison pour leur parler, mais là, après le match nul du Parc, ils sont partis directement en vacances. Au terme d’une saison qui a été aussi très difficile pour lui, avec beaucoup de pression, avec de la fatigue, il a lâché des choses à chaud qu’il n’aurait pas dû ».

Les départs

« On avait des joueurs en fin de contrat avec Alae (Yahia), Jordan (Adéoti) et Steed (Malbranque). J’en profite pour les remercier pour tout ce qu’ils ont apporté au club, mais ils étaient au courant qu’on ne les conserverait pas ; Alain (Cavéglia) a eu leur agent au téléphone. Concernant les jeunes, car j’entends dire qu’ils nous quittent tous, la réalité est un peu différente. Déjà, ça n’arrive pas qu’au Stade Malherbe, mais dans tous les clubs, y compris des grands.

Aujourd’hui, des jeunes refusent de signer leur premier contrat pro dans leur club ou de prolonger, car ils estiment que la proposition qu’on leur fait ne les satisfait pas. Le problème, c’est qu’au départ, on propose un projet – pas seulement financier, mais de jeu – aux jeunes, à leur famille, à son entourage. C’est ce qu’ils nous demandent. Sauf qu’une fois que le jeune a fait cinq matches avec les pros, ses représentants – qui ont pu changer entretemps – oublient ces accords et réclament plus d’argent.

Pour Jordan Tell, vous savez où il est parti et avec qui (Landry Chauvin). C’est le même cas de figure que pour Sabri Toufiqui(1). S’il n’avait pas effectué cinq apparitions en Ligue 1 avec nous, Jordan n’aurait peut-être pas signé à Rennes. Je n’ai pas à critiquer son choix, ni Rennes, mais plus le mec qui est passé chez nous(2). Jean-Victor (Makengo), lui, a respecté la règle. On avait reconsidéré notre offre pour qu’il prolonge avec une clause très importante. Après, un club (Nice) est arrivé en proposant le montant de la clause ».

(1)En 2015, Sabri Toufiqui – formé au Stade Malherbe – avait signé son premier contrat professionnel avec le Stade Rennais d’une durée de trois ans après avoir refusé la proposition du club caennais.

(2)Nommé en septembre 2014 directeur du centre de formation du SMC, Landry Chauvin avait quitté son poste dès février 2015 après avoir manifesté très tôt son envie de rejoindre le Stade Rennais.

Yann Karamoh

« Pour Yann et JV (Makengo), le projet était identique avec un premier contrat pro de trois ans (la durée imposée par les règlements) + une prolongation de deux ans derrière. Le cas de Yann est différent. Yannou, il est super. Son avocat, un peu moins ! Ça fait cinq mois qu’on lui court après ainsi qu’à ses parents. On a fait une proposition d’augmentation pour que Yann prolonge.

Aujourd’hui, Yann, il est au Stade Malherbe. J’ai entendu que des clubs s’intéressent à lui, mais il n’y aura pas de pression. S’il part, c’est à telle somme et elle est élevée. S’il va au bout de son contrat (en juin 2018), c’est très bien aussi. Le risque qu’il joue avec le frein à main ? C’est dans son intérêt d’être performant. Surtout avec la concurrence qu’il y aura chez nous.

On va recruter offensivement. Si mon entraîneur veut deux attaquants, on en prendra deux et je pense que c’est ce qu’on va faire. Il ne faut pas oublier que l’été dernier, on a fait de la place à Yann alors que ce n’était pas forcément prévu. On a prêté Christian (Kouakou, à Nîmes en L2). Comme il avait fait un bon stage d’avant-saison, on l’a lancé un peu plus tôt que prévu. On l’a dit à ses parents. Et à l’arrivée, on se fait torpiller ».

Le recrutement

« La saison dernière, notre enveloppe de recrutement tournait autour de trois-quatre millions d’euros. Là, elle va un peu augmenter, mais on n’a toujours pas les moyens de mettre quatre millions sur un joueur. On ne veut pas tomber dans une surenchère. Et le marché des transferts bisounours, c’est fini. Sur les cinq prochaines années, il ne faut pas oublier qu’on va injecter 15 M€ dans nos infrastructures. Après, ça ne veut pas dire qu’on ne peut investir dans le sportif.

On va essayer de faire des coups, mais ce qu’avait réussi Alain (Cavéglia) en allant chercher des joueurs de Ligue 2 pas chers comme avec Damien (Da Silva) ou Manu (Imorou), ce n’est plus possible aujourd’hui. On va préparer une nouvelle méthodologie pour la cellule de recrutement. Le président (Jean-François Fortin) m’a demandé de me rapprocher d’Alain. Maintenant, notre recrutement ne dépend pas des départs. On voudrait un effectif de 24-26 joueurs avec deux nouveaux par ligne.

Julian Palmieri se trouve en discussions avec le Stade Malherbe. On va rentrer dans la phase finale. On était déjà en contact avec lui au mercato d’hiver. C’est un élément d’expérience (30 ans) capable de jouer à plusieurs postes (latéral ou milieu gauche). C’est aussi un garçon de caractère ; ce qui nous a manqué cette saison. On avance également sur deux-trois autres dossiers, mais on n’aura pas toutes nos recrues pour notre stage (à partir du 2 juillet). Ivan Santini ? Aucun risque qu’il parte même contre un gros chèque ».

Le centre de formation

« Nico (Seube) – qui va passer ses diplômes d’éducateur – devient l’adjoint de Matthieu Ballon chez les U17 nationaux. Comme ça va lui demander énormément de temps, on a réduit un peu les tâches qu’on voulait lui confier. Au départ, il devait aussi occuper un poste sur la régionalisation de notre politique de recrutement du centre de formation. En parallèle, il aura aussi une petite partie de sponsoring et de communication avec moi.

Au niveau des entraîneurs du centre de formation, on enregistre un seul départ avec Frank Dechaume. Un super-challenge lui a été proposé à La MOS. J’espère qu’il réussira. En tout cas, on va le regretter. Ça fait 20 ans qu’il était au Stade Malherbe. Pour le remplacer à la tête des U19, on a engagé Michel Rodriguez (38 ans) qui était responsable de la formation au FC Rouen. Je le connais bien pour avoir joué avec lui au tout début de sa carrière pro (à Montpellier en 1998-1999). Romain Leroux qui s’occupait des U17 avec Matthieu Ballon devient son adjoint.

Pour les U19, on était aussi en contact avec Stéphane Dumont de Lille (où il s’occupait des U19). Stéphane a finalement rejoint Reims comme entraîneur adjoint de l’équipe professionnelle. Greg Proment et Robert Boivin s’occuperont toujours de la réserve. La saison prochaine, Robert dirigera également des séances supplémentaires afin de faire progresser les joueurs individuellement ».

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