Mesdames et messieurs, c’est aujourd’hui le passé du foot que vous allez découvrir, à travers un article. Daté de 1946, il nous révèle bien des choses. Oui, ce sont des archives du football ! Et nous allons voir ce qu’ils pensaient à l’époque des tirs et des joueurs ! Cet article a été publié par Raoul Diagne.

Les footballeurs actuels semblent ignorer le démarquage et répugnent à tirer au but

J’ai assisté en quatre jours à deux matchs joués par le Red Star, contre Montpellier Jeudi, et Saint-Etienne dimanche.

Avant tout, je m’aperçois que le football est de plus en plus populaire auprès du public si j’en juge par la foule qui se pressait les deux jours sur les gradins du stade audonien.

Pour ce qui est du football pratiqué, il a beaucoup changé, et s’il a perdu en élégance, il a gagné en virilité.

En 1946, René Bihel, avec 28 buts, finit meilleur buteur du championnat sous le maillot du LOSC.
En 1946, René Bihel, avec 28 buts, finit meilleur buteur du championnat sous le maillot du LOSC.

Je crois que cela provient du fait que toutes les équipes professionnelles pratiquent maintenant le W.M. Si décrié auparavant, cette tactique a rendu le football plus sévère et plus rude, en raison du marquage étroit auquel sont soumis les joueurs. Actuellement, les chocs sont beaucoup plus fréquents, et l’esprit du jeu s’oriente avant tout vers la défense de son camp.

J’ai aussi remarqué que les hommes se dépensent beaucoup plus et ont tendance à courir avec la balle et ne consentent à s’en débarrasser qu’au dernier moment. Je pense que cela provient de ce que les joueurs semblent ignorer l’art du démarquage et, de plus, ils donnent l’impression de se désintéresser du ballon tant que celui-ci n’arrive pas dans leur zone de jeu. Ils reçoivent souvent le ballon en position arrêtée, au contraire des britanniques, qui sont déjà en action au moment de la réception de la passe.

Ces deux matches m’ont démontré aussi que les défenses prenaient facilement le pas sur les attaques.

De plus, on dit toujours que pour marquer des buts, il faut shooter, et j’ai vu des joueurs, qui, à vingt mètres des buts adverses, cherchaient encore un partenaire à qui passer.

Le football laisse pourtant une large part à l’initiative personnelle, et c’est un peu cette initiative qui contribue à définir le footballeur de classe.

C’est en effet bien les mêmes critiques que nous lisons aujourd’hui !

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