Après les agissements de Bastia, l’UNFP s’est fendue d’un communiqué hors norme.

Les Bastiais plus forts que les Turcs

Bastia – Lyon

L’UNFP et «têtes vides production » vous offrent la fiche technique.

Ligue 1

SC Bastia – Olympique Lyonnais : 0-0 (score acquis à la mi-temps. Et pour cause…).

Température : printanière, virant à l’orage, puis au dégoût ; spectateurs : 10 000 (dont une bonne cinquantaine d’abrutis totalement décervelés) ; pelouse : bon état et régulièrement envahie.

Arbitres : monsieur le Préfet de région, monsieur le procureur général, monsieur le commissaire principal. Service d’ordre : dépassé et participant même à la « fête » (faut bien que tout le monde s’amuse, non !).

Le jeu et les joueurs

Qui n’a jamais foulé l’herbe fraîche pour aller expliquer à un adversaire ce qu’est un homme – attention un vrai, qui n’aurait ni la grippe ni la gastro ! – ne peut évidemment pas comprendre ce qu’ont ressenti les 50 et quelques énergumènes, qui ont chassé les Lyonnais, dimanche, dans le plus bel esprit de compétition avec leurs « frères » de Besiktas ?

Lyon-Besiktas : répétition générale…

Ces Bastiais – oui, ces quelques Bastiais-là… Non, pas d’amalgame… Les faits, uniquement les faits ! – ont porté haut les couleurs de leur club et défendu, avec une volonté qu’on ne leur soupçonnait guère, l’honneur de la France : ils ont réussi là où les Turcs ont échoué, quelques jours auparavant puisque cette rencontre-là, qui n’aurait jamais dû débuter d’ailleurs, a finalement été arrêtée, notamment après qu’un stadier a frappé Anthony Lopes, le gardien lyonnais, pour protéger les pauvres supporters sans défense qui l’entouraient, puisque cela fait partie de sa mission.

On peut comprendre notre homme : Lopes est dangereux, il a déjà été vu avec un pétard sur un terrain, cette saison !

Le fait du match

L’UNFP déplore une fois encore que l’on s’attaque ainsi à l’intégrité physique des joueurs et ne se contentera pas, cette fois, des habituelles excuses sur fond de « personne n’a été blessé », « il ne faut pas généraliser », et autres éléments de langage triés comme pour toute communication de crise.

Quitte à nous répéter, et plutôt que de céder à la démagogie dès qu’il s’agit des supporters et des problèmes de violence comme ceux qui ont émaillé la présente saison, plutôt que de sanctionner puis de passer à autre chose – même s’il faut frapper et frapper fort pour que ces briseurs de rêve ne puissent plus pénétrer dans un stade -, il faut se réunir, travailler la prévention, à l’éducation, en finir avec les déclarations formulées à dessein par quelques pompiers pyromanes qui attisent les braises et pleurent les incendies sur l’air de « mais vous pensez bien que si j’avais su que mes déclarations pouvaient entraîner cela, je me serai tu ».

Dont acte !

Nos dirigeants, qui veulent sans cesse prendre le championnat anglais comme modèle économique, ne devraient-ils pas plutôt commencer par s’inspirer du travail qui a permis, de l’autre côté de la Manche, d’éradiquer le problème des hooligans, et qui font que les stades anglais sont des havres de paix, uniquement dédiés à la passion des supporters pour le football ?

Que faut-il que les joueurs fassent pour qu’on les respecte ? « Ne tuez pas le foot », leur cri de décembre dernier résonne pourtant encore… Eux ne veulent que jouer, eux portent les valeurs du football, comme l’ont fait les joueurs bastiais, solidaires et même protecteurs de leurs homologues lyonnais, à l’image de Jean-Louis Leca – lui aussi victime de cette violence aveugle par deux fois ces deux dernières saisons – s’interposant entre les hordes sauvages et Lopes !

Comment peut-on entrer dans un stade ou envahir une pelouse comme on entre dans un moulin, alors que la sécurité, nous dit-on, est partout renforcée en ces temps où la violence s’invite au quotidien dans nos vies ?

Quand prendra-t-on les mesures nécessaires pour stopper l’hémorragie, en concertation avec toutes les parties concernées, au premier rang desquelles s’inscrivent les joueurs qui en ont assez d’être pris pour des cibles, simplement parce qu’ils exercent leur métier de footballeurs professionnels ?

Vite, il y a urgence !

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« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)