Le président de l’Olympique de Marseille Jacques-Henri Eyraud s’est confié dans dans un long entretien de 3 pages avec le journal L’Equipe. En voici quelques extraits.

Entretien à retrouver en intégralité sur lequipe.fr et dans le journal L’Equipe

Eyraud :  « On n’est pas le Qatar »

Sentiment sur le mercato ?
Le sentiment d’avoir atteint nos objectifs. C’est-à-dire commencer à renforcer l’équipe, intelligemment, à l’image de ce que doit être notre projet : à la fois des jeunes talents prometteurs, qu’on va faire grandir, et des joueurs plus expérimentés, qui vont avoir un rôle important sur le terrain et dans le vestiaire. Tout ça dans une discipline budgétaire réelle. On n’est pas le Qatar.

Ce qui est certain, c’est qu’on n’est pas là pour se faire avoir sur tous les joueurs qu’on va acheter. Mais si vous me dites que, cent jours plus tard, il y a encore des questions sur le sérieux de Frank McCourt pour financer un projet ambitieux à l’OM, alors là, je serai très déçu. Ce qu’a prouvé ce mercato, c’est qu’on était capables de prendre des engagements importants, y compris au niveau financier. 

Plus d’investissement ?
On a parlé d’une enveloppe de 200 millions d’euros. La question était justement de ne pas déséquilibrer le projet en investissant trop dès le début, pour d’ailleurs donner des messages, car investir beaucoup, c’est un message. Acheter Payet, ce n’est pas un message, sinon, ça fait cher le message. On pense que c’est le bon joueur pour le projet, et qu’il a envie de venir à Marseille, et qu’il peut apporter beaucoup. On ne le fait pas pour les autres, on le fait pour nous.

Eyraud : « Il a vendu 1 000 maillots dans la journée d’hier »

L’OM club attractif ?
Début janvier, Andoni (Zubizarreta, directeur sportif) est venu dans mon bureau. Il m’a dit : “Tu sais ce qui me fait le plus plaisir ? C’est que l’OM intéresse beaucoup de monde.” Pas Cristiano Ronaldo, bien sûr, mais beaucoup de monde. Ce n’est que le début, on va continuer. Mais pendant ces cent jours, j’ai essayé d’instaurer une nouvelle dynamique.

Des refus ?
Il y a dû y en avoir, mais Patrice Évra est un cas intéressant. Même à ce moment de sa carrière, je pense vraiment qu’il ne serait pas venu à l’OM sans conviction profonde sur ce qu’il pouvait y faire dans ces dix-huit mois, sur la façon dont le projet serait capable de lui faire peut-être revivre des expériences avec les Bleus. Évra et Payet, c’est un message donc ? Je pense que ces deux arrivées sont un signal concret de notre ambition. Cela aura un impact sur des joueurs de ce calibre. Il faut des icônes. Payet en fait partie, c’est évident. Il a vendu 1 000 maillots dans la journée d’hier !

Recruter Payet pour moins de 30 M€,
On pouvait aller au-delà, mais c’est l’objectif que je m’étais fixé. Je n’y ai jamais dérogé. Ça fait vingt ans que je suis entrepreneur, vingt ans que je négocie des contrats, que j’ai des gens devant moi.

Eyraud : “Qu’est-ce que vous connaissez au foot ?”

Son arrivé dans le football ?
Quand je suis arrivé, ce qui m’a le plus étonné, c’est : “Qu’est-ce que vous connaissez au foot ?” Avec un peu de suspicion. Oui, c’est la première fois que je gère un club de foot. Mais un club de foot, c’est une entreprise. Les ressorts d’une négociation sont les mêmes : comme dans d’autres secteurs économiques, la personne en face de vous peut être motivée par l’ego, par des contraintes financières, elle peut dire des choses, ne peut pas en dire, mentir, bluffer… Je suis un entrepreneur avec un peu d’expérience de ces sujets-là. Il y a des spécificités propres au foot, c’est évident.
À vous, aux autres, au public, aux observateurs, de dire si c’était une négociation réussie ou pas.

Passionné de football ?
Oui, il suffit de me voir pendant un match. Mais la passion a un revers, celui de prendre des décisions irrationnelles, qui vous entraînent vers l’échec. Je suis un entrepreneur. J’essaie d’être rationnel, dans l’irrationnel de cette ville, ce club, cette passion qu’il génère. C’est très intéressant.

Eyraud : « Ouverture. Rénovation. Intransigeance. Détermination » 

Zubizarreta en filtre ?
C’est exactement ça. J’ai reçu beaucoup d’appels d’agents et il y en a énormément que je n’ai pas pris, parce qu’il y a quelqu’un de très compétent, Andoni, qui peut amorcer les discussions. À un moment donné, je rentre en jeu, et on fonctionne très bien comme ça. Il a été la cheville ouvrière de ce mercato, de toutes les discussions, de tous les combats. C’est quelqu’un d’exceptionnel. Par exemple, sur le transfert de Patrice Évra, il a eu un rôle absolument décisif : sans Zubizarreta, il n’y a pas de Patrice Évra à l’OM. Il a passé beaucoup de temps avec le joueur.

Les 100 premiers jours à l’om
Ouverture. Rénovation. Intransigeance. Détermination. […] J’ai fait du sport de haut niveau et je me suis toujours bien préparé pour mes échéances sportives. Là aussi, j’étais bien préparé. Je n’ai pas eu de surprises. J’avais fait un tableau de marche, où j’avais prévu tout ce que je voulais faire semaine après semaine et les étapes

A propos Prince Owski 354 Articles
Comme Ole Gunnar Solskjær en 1999, je suis le joker de luxe de DV. Heureux propriétaire du suffixe -Owski. "Qu’importe : on pourra même me traiter de fou, il n’y a que ces couleurs Parisiennes qui illuminent mon cœur. Et à chaque blessure, il saigne ce cœur-là. Mais il s’enflamme encore." Francis Borelli