Tite le sélectionneur du Brésil à accordé un entretien à France Football. En voici quelques extraits.

Retrouvé l’entretien en intégralité dans le France Football du mardi 21 mars 2017

Son jeu et son modèle 
« J’étais plus un numéro 8 qu’un 6. Mais j’ai eu plusieurs blessures au genou et j’ai dû reculer comme milieu défensif. J’avais une bonne qualité de passe et un bon jeu de tête. Mais physiquement je n’étais pas très explosif. J’étais même un peu lent […] (Son modèle) Sans aucun doute Paulo Roberto Falcao. Il savait tout faire : défendre, créer, dribbler. Il incarnait ce que devait être un grand milieu de terrain. »

Sa premiere saison et le titre avec Caxias, digne de Leicester champion d’Angleterre?
« C’est exactement ça ! Il y avait au moins trois équipes largement supérieures techniquement et financièrement: leGremio de Ronaldinho, le puissant Inter Porto Alegre et la Juventude qui avait de gros moyens avec Parmalat. Avant le Championnat, je me suis dit que terminer quatrième serait déjà un exploit. Notre secret ? On m’a laissé travailler pendant deux ans ! C’est presque inimaginable au Brésil. On a pu mettre en place un projet et aller au bout. »

Défense à quatre défenseurs centraux en Libertadores contre Estudiantes La Plata en 2008.
« En fait, l’idée m’est venue en regardant la Juventus de Fabio Capello, qui jouait à l’époque en 4-4-2. Et qui était latéral droit ? Thuram, qui a pourtant très souvent évolué comme défenseur central. J’ai alors compris les conceptions défensives italiennes. Trois ans plus tard, je m’en suis inspiré pour monter ma défense. Bolivar, qui était titulaire dans l’axe, a accepté de jouer à droite. Il est devenu mon Lilian Thuram. Marcao a joué à gauche, Indio et Alvaro dans l’axe. On a été hyper solides et on a gagné la Copa Sudamericana (l’équivalent de la Ligue Europa). »

Ronaldo au Corinthians
« Quand je suis arrivé, je me suis dit: “Waouh, je vais entraîner Ronaldo Fenomeno!’’ Jamais un surnom n’a été aussi bien adapté. Ronaldo était tellement phénoménal que sans condition physique et avec un genou douloureux, il était encore différent des autres. Il voyait mieux et plus vite. Sa qualité de passe était impressionnante et sa faculté à conclure, je n’en parle même pas. Il avait besoin de trois ballons par match. Sur le premier, c’était but. Sur le deuxième, les supporters faisaient “waouhhhhh”, et sur le troisième il offrait un caviar à un partenaire. C’était ça, Ronaldo! Pour le reste, il était adorable et c’était un vrai plaisir de l’entraîner. »

Année sabbatique en 2014 et changement de philosophie de jeu.
« Oui, c’est vrai. J’ai assisté à des matches comme City-Barcelone, j’ai discuté pendant des heures avec Carlos Bianchi, j’ai participé aux entraînements du Real Madrid de Carlo Ancelotti. J’ai analysé, réfléchi, échangé. En revenant de ce périple, je me suis décidé à jouer de façon plus offensive. J’ai retrouvé les Corinthians et j’ai pu monter une équipe plus spectaculaire afin de boucler la boucle ».

Le retour de Thiago Silva mais toujours remplaçant.
« Il y avait beaucoup d’interférences autour de ce dossier. Moi, j’aime bien quand on se parle les yeux dans les yeux. J’ai appelé Thiago pour lui demander si je pouvais compter sur lui. Il m’a dit: “Je suis là, je veux faire mon travail.’’ Je ne suis pas revenu sur le passé, je ne lui ai rien promis, mais je l’ai senti soulagé. J’ai fait la même chose avec Marcelo. […] Il faudra être fort pour être titulaire. Je leur garantis une compétition loyale. Ça va élever leur niveau d’exigence et par conséquent le niveau de l’équipe. Miranda et Marquinhos ont débuté le travail. Et Marquinhos a gagné la médaille d’or des JO en étant impressionnant. Mais ils savent que leur place n’est pas garantie et qu’ils vont devoir maintenir leur niveau. »

Le football français
« J’aime le joueur français. Il est créatif, il a d’une certaine façon un ADN qui ressemble à celui des Brésiliens. Zidane et Zico sont les deux joueurs les plus extraordinaires (il le répète trois fois), les plus fascinants que j’aie vus. Ils rendaient simples des choses compliquées. Leur facilité à donner des passes était magique. Plus jeune, j’ai aimé aussi Michel Platini. On a perdu en 1986 mais je ne pouvais pas m’empêcher de dire que Platini était incroyable. On dit que le Brésil a perdu la finale de 1998 mais non, c’est la France qui a gagné. Elle avait une très belle équipe. Pour moi, la France et le Brésil sont des frères ou des cousins, ils sont de la même famille. »

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Comme Ole Gunnar Solskjær en 1999, je suis le joker de luxe de DV. Heureux propriétaire du suffixe -Owski. "Qu’importe : on pourra même me traiter de fou, il n’y a que ces couleurs Parisiennes qui illuminent mon cœur. Et à chaque blessure, il saigne ce cœur-là. Mais il s’enflamme encore." Francis Borelli